La giovane startup dell’assicurazione sanitaria francese, che produce 22 mln di euro di ricavi annuali e punta a 100 mln entro due anni, ha ottenuto fondi per 40 mln di euro, un record nel settore.
Laurent Thévenin
La jeune pousse d’assurance-santé a bouclé une levée de fonds de 40 millions d’euros, un record dans le secteur. Elle génère désormais 22 millions de revenus annuels et vise les 100 millions de chiffre d’affaires d’ici à deux ans.
Partie à l’assaut du marché de l’assurance-santé fin 2016, la start-up parisienne Alan n’en finit pas de renforcer sa force de frappe financière. Dix mois à peine après une série A de 23 millions d’euros, cette jeune compagnie d’assurances annonce ce lundi avoir bouclé une série B de 40 millions d’euros. Il s’agit d’un montant record pour une assurtech française.
Depuis son tour d’amorçage de 12 millions d’euros, Alan a déjà réuni en tout 75 millions d’euros. Après ce nouveau tour de table mené par Index Ventures et les partenaires de DST Global, « les fondateurs et l’équipe restent majoritaires » au capital, précise aux « Echos » Jean-Charles Samuelian, PDG et cofondateur d’Alan. « Proche de l’équilibre », la jeune pousse compte aussi à son tour de table Open CNP (le programme d’investissement dans les start-up de CNP Assurances), Partech ou encore Portag3 Ventures.
Bouche-à-oreille
S’il ne fait pas encore trembler le marché, le nouveau venu n’en affiche pas moins une croissance soutenue. Tournée vers les travailleurs indépendants, les TPE et les PME de moins de 400 salariés, Alan couvre aujourd’hui plus de 27.000 personnes, contre 5.000 un an plus tôt. La compagnie compte plus de 2.000 entreprises en portefeuille, dont des grands noms de la French Tech comme My Little Paris, Le Slip Français, Ledger ou Converteo. Alan – qui s’est surtout fait connaître par le bouche-à-oreille, et aussi par une campagne de publicité dans le métro parisien – a encore « beaucoup d’utilisateurs » en Ile-de-France. « Nous voulons toucher de nouveaux segments, même si nous assurons déjà des PME industrielles », glisse Jean-Charles Samuelian.
Réassuré par CNP Assurances et Swiss Re, Alan génère désormais 22 millions de revenus annuels, contre 3,5 millions d’euros en 2018. Les deux tiers des entreprises ont souscrit l’offre de prévoyance (un produit CNP Assurances). La compagnie vise les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et les 100.000 personnes couvertes d’ici à deux ans, ce qui lui donnerait la taille d’une mutuelle santé déjà significative. « L’enjeu est de maintenir ces taux de croissance, tout en investissant dans le produit et en raccourcissant encore nos délais de remboursement et de réponse aux devis », explique Jean-Charles Samuelian. A l’instar de la licorne américaine Oscar Health, qui a fait une percée remarquée dans l’assurance-santé aux Etats-Unis, Alan veut, avec son offre 100 % digitale, « aider les utilisateurs à mieux naviguer dans le système de santé ». Il compte ainsi enrichir encore les fonctionnalités d’Alan Map, un outil qui promet d’aider à choisir les médecins « les mieux remboursés ».
Des recrues de la Silicon Valley
La levée de fonds doit aussi permettre à la start-up de passer de 64 à 175 employés d’ici à la fin de l’année. La pépite française se targue de pouvoir attirer des profils de la Silicon Valley – « nous ne travaillons qu’en anglais en interne », glisse son PDG. La compagnie imagine déjà de possibles développements à l’international, « mais pas en 2019 ».
Trublion du marché, Alan verrait par ailleurs d’un oeil favorable la mise en place d’une faculté de résiliation des contrats d’assurance-santé à tout moment et sans frais après la première année de souscription,une mesure voulue par Emmanuel Macron et reprise dans une proposition de loi déposée il y a dix jours par des députés LREM. Une prise de position à contre-courant des autres assureurs : « Nous pensons que c’est le juste fonctionnement du marché », fait valoir Jean-Charles Samuelian, rappelant qu’Alan donne déjà cette possibilité à ses assurés.
Quand la pépite parisienne joue la carte de l’alliance avec les start-up
Guillaume Bregeras
La jeune pousse, qui vient de lever 40 millions d’euros, s’appuie sur d’autres services comme PayFit pour trouver des entreprises clientes.
La French Tech n’est pas qu’un univers impitoyable. Pour se développer, Alan, qui vient de lever 40 millions d’euros, s’appuie sur d’autres start-up pour développer son marché. L’un des premiers partenariats que la pépite parisienne d’assurance-santé a mené est avec PayFit, le logiciel de paie et RH en ligne qui s’adresse notamment aux TPE-PME. Rapidement, les deux jeunes pousses ont compris qu’elles pouvaient proposer le produit de l’une ou l’autre face à leurs prospects, en leur donnant la possibilité d’intégrer les deux solutions de manière totalement fluide. Par exemple, lorsqu’un conjoint ou un enfant rejoint le contrat d’Alan, cela se traduit automatiquement sur le bulletin de paie.
Téléconsultation, méditation…
Dans sa volonté d’apporter de nouveaux services à ses utilisateurs, Alan s’est également associé à Petit Bambou, une start-up française qui incite à la pratique de la méditation, pour rembourser ses membres qui l’utilisent. Idem avec Livi, pépite suédoise qui propose de la téléconsultation, accessible gratuitement pour les personnes connectées à Alan.
Dernier exemple de ce format collaboratif entre start-up, Sésame. Cette plate-forme coconstruite avec la néobanque Qonto et le site d’emploi Malt vise à aider les travailleurs indépendants dans toutes leurs démarches professionnelles. Après quelques mois d’activité, d’autres services se sont agrégés comme la comptabilité avec L-Expert-comptable.com ou la formation avec OpenClassrooms. Enfin, Alan s’est également rapproché d’acteurs majeurs de l’écosystème, comme Station F, Schoolab ou EuraTechnologies, dont les startuppeurs incubés peuvent bénéficier d’offres pour souscrire au service.
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