Dopo il tentativo di acquisto da parte del suo azionista Covéa, Denis Kessler, ceo del riassicuratore francese, ha riaffermato davanti agli investitori la necessità di preservare l’indipendenza del gruppo, che non vuole essere “disturbato” mentre prepara i rinnovi dei trattati proprio alla vigilia dei Rendez-Vous di Monte-Carlo

Laurent Thévenin

Après la tentative de rachat par son actionnaire Covéa, Denis Kessler, le PDG du réassureur, est monté au créneau devant les investisseurs. Le groupe se dit bien parti pour atteindre les objectifs de son plan stratégique.
Il pouvait difficilement en être autrement. La journée investisseurs de SCOR, mercredi, a été l’occasion pour son PDG, Denis Kessler, de réaffirmer sur tous les tons la nécessité de préserver l’indépendance de son groupe, après avoir fait l’objet fin août d’une tentative de rachat inopinée de la part de son premier actionnaire. La veille, le groupe d’assurances mutualiste Covéa, détenteur d’un peu plus de 8 % du capital, avait rendu public, à la surprise générale, un projet avorté de prendre le contrôle du quatrième réassureur mondial, via une offre qui le valorisait à plus de 8 milliards d’euros.
Dans le peloton de tête
« Nous sommes extrêmement fiers d’être indépendants : c’est pour cela que nous sommes une société de premier plan. […] Nous voulons rester une entreprise indépendante », a martelé Denis Kessler. L’homme qui, en seize ans, a propulsé SCOR dans le peloton de tête du secteur, a aussi défendu les avantages à être une société cotée en Bourse, soulignant implicitement les différences avec une société mutualiste. « Vous avez besoin d’avoir des actions. C’est un élément indispensable de flexibilité financière », a-t-il affirmé.
Celui qui fut professeur d’université dans une autre vie n’a pas manqué aussi de faire la leçon à Covéa – dont il s’est bien gardé de prononcer le nom. « La réassurance est un métier global […]. Nous ne sommes pas une entreprise française […]. 72 % de nos actionnaires ne sont pas français », a-t-il insisté. « Une entreprise globale a besoin d’avoir une base d’actionnaires globale et une base de clients globale », a-t-il poursuivi. De quoi marquer en creux la différence avecla maison mère de MAAF, MMA et GMF, qui réalise encore 90 % de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone. « Nous ne sommes pas cantonnés à une région du monde, comme la France, ni limités à des spécialités, comme l’auto ou l’habitation », a aussi taclé Denis Kessler.

Le mauvais moment
Le ton s’est fait encore plus cassant pour déplorer le moment choisi par Covéa pour communiquer, à la veille de sa journée investisseurs, mais surtout juste avant les Rendez-vous de septembre, qui s’ouvrent ce week-end à Monte-Carlo. Ce qui, selon Denis Kessler, est particulièrement fâcheux, puisque cet événement marque le début des discussions sur les tarifs 2019 avec les courtiers et les assureurs. « Nous ne voulons pas être dérangés alors que nous préparons les renouvellements [de programmes, NDLR] », a-t-il déclaré, soulignant que SCOR réalise lors de l’échéance du 1er janvier « 70 % de [ses] affaires pour l’année ». « Si vous voulez faire de la réassurance, apprenez ce que c’est. Si vous ne savez pas ce que c’est, passez votre chemin. Je pense que c’est clair », a-t-il cinglé.

Par ailleurs, SCOR a affirmé être « en bonne voie » pour atteindre ses objectifs du plan stratégique présenté il y a deux ans et portant sur la période comprise entre mi-2016 et mi-2019. Le réassureur vise une rentabilité des fonds propres (RoE) supérieure à 800 points de base au-dessus du taux sans risque à 5 ans au cours du cycle, ainsi qu’un ratio de solvabilité compris entre 185 % et 220 %. Il anticipe une progression annuelle des primes comprise entre 5 et 7 % sur la durée du plan. Les primes brutes émises devraient dépasser les 15 milliards d’euros en 2018.
Après avoir fortement réagi mardi aux annonces de Covéa (+9,53 %), le titre SCOR a connu un mouvement de repli mercredi à la Bourse de Paris, terminant en baisse de 2,78 %, à 37,75 euros.

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