LAURENT THÉVENIN
LA COLLECTE NETTE EST TOMBÉE À 500 MILLIONS D’EUROS EN SEPTEMBRE, CONTRE 900 MILLIONS EN AOÛT. SUR LES NEUF PREMIERS MOIS DE L’ANNÉE, LE SOLDE EST POSITIF DE 5,5 MILLIARDS D’EUROS.
Après s’être bien repris cet été, l’assurance-vie a piqué du nez au mois de septembre. Selon les statistiques publiées ce mardi par la Fédération française de l’assurance, la collecte nette (versements moins retraits) s’est élevée à 500 millions d’euros le mois dernier, contre 900 millions d’euros en août et 2,6 milliards en juillet.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le solde est positif de 5,5 milliards d’euros. C’est nettement moins que sur la même période de 2016 (15,5 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, les Français ne se précipitent pas vers l’assurance-vie, qui a drainé seulement 97,3 milliards d’euros en 2017, contre plus de 100 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2016.
Incertitudes sur la « flat tax »
Septembre aura par ailleurs été marqué par un climat d’incertitude sur la réforme de la fiscalité de l’épargne. Celle-ci n’a été levée qu’à la toute fin du mois, avec la présentation du
projet de loi de finances 2018
prévoyant que la « flat tax » de 30 % s’appliquera dès le 27 septembre aux nouveaux versements réalisés à partir de 150.000 euros d’encours pour une personne seule et de 300.000 euros pour un couple.
Certains distributeurs avaient conseillé à leurs clients d’anticiper cette réforme
et d’avancer leurs reversements pour ne pas tomber sous le coup du prélèvement forfaitaire unique. Mais en septembre, les épargnants ont versé sur leurs contrats d’assurance-vie 9,6 milliards d’euros, soit à peine 100 millions d’euros de plus qu’en août. A l’inverse, les prestations ont augmenté de 600 millions d’euros d’un mois sur l’autre.
Pour les assureurs, les mois à venir pourraient donner les premières indications sur d’éventuels changements de comportement des (gros) épargnants face à cette nouvelle donne fiscale. En attendant, le secteur pourra toujours se consoler en voyant que les efforts entrepris pour
vendre davantage d’unités de compte
(UC), des produits plus intéressants pour les marges des assureurs et leurs exigences de capitaux propres que les fonds euros, portent leurs fruits. A fin septembre, les UC représentaient 28 % des cotisations, contre 19 % un an plus tôt.
Enfin, l’encours de l’assurance-vie continue de progresser (+4 % sur un an) pour atteindre 1.672,2 milliards d’euros à fin septembre. C’est un point essentiel pour les assureurs-vie, puisque ce sont les encours qui font leurs revenus.
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