L. T.
LES DEUX ASSUREURS ONT VU LEURS RÉSULTATS BAISSER EN 2016.
L’heure est à la poursuite de la diversification à la Matmut comme à la Maif, deux assureurs toujours très tournés vers l’automobile et habitation. Mais les deux groupes mutualistes – qui, hasard du calendrier, publiaient leurs résultats annuels mercredi – suivent des voies bien différentes.
Alors qu’elle réalise 77 % de ses 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en assurance-dommages des particuliers, la Matmut vient de prendre une dimension nouvelle en santé. Après l’intégration d’Ociane, une grosse mutuelle du Sud-Ouest, cette activité compte pour 14,7 % de son chiffre d’affaires total, contre 4,2 % fin 2015. Avec 600.000 personnes protégées en santé pour environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, « nous commençons à être un acteur significatif », souligne Nicolas Gomart, le directeur général de la Matmut. L’apport d’Ociane a permis au chiffre d’affaires du groupe rouennais d’augmenter de 10 % l’an dernier. En assurance-dommages, celui-ci n’a progressé que de 0,5%, ce qui, selon Nicolas Gomart, constitue malgré tout « un bon résultat, puisque nous avions eu une politique tarifaire très favorable pour nos sociétaires ». La Matmut porte par ailleurs ses efforts sur le marché des professionnels et des TPE, vu « comme un vecteur de croissance ». A fin 2016, l’assurance des entreprises représentait 7,6 % du chiffre d’affaires, contre moins de 5 % en 2015.
La Maif affiche, elle aussi, le souci de « continuer à rééquilibrer » son chiffre d’affaires, réalisé à 78 % sur l’assurance-dommages, explique Pascal Demurger, son directeur général. Elle pense avoir encore un potentiel de développement dans l’assurance-vie (22 % de son chiffre d’affaires).
Agrégateur de comptes bancaires
En 2016, elle a ainsi fait mieux que le marché, avec une collecte brute en hausse de 5,7 %. « Nous avons aussi un sujet de diversification au-delà de nos activités traditionnelles », précise Pascal Demurger. L’assureur a donné un premier aperçu de cette stratégie l’an dernier avec le lancement d’un agrégateur de comptes bancaires. Au global, le chiffre d’affaires de la Maif a augmenté de 2,4 % l’an dernier, à 3,44 milliards d’euros. Elle indique avoir encore « grignoté quelques parts de marché » en assurance-dommages et gagné 53.000 sociétaires en net. « A mi-chemin de notre plan stratégique 2015-2018, nous avons déjà atteint plus des deux tiers de nos objectifs de croissance », annonce Pascal Demurger. En 2016, la Maif a vu son résultat net baisser de 26 %, à 128 millions d’euros, ce qu’elle attribue à son choix d’avoir gelé ses tarifs. Elle a aussi fait face à une hausse de la charge des sinistres (avec un coût de 55 millions d’euros pour les inondations de mai-juin 2016). L’aggravation de la sinistralité a également amputé le résultat net de la Matmut (-56,5 %, à 17,6 millions d’euros).
À noter
La nouvelle société d’assurance-dommages commune à BNP Paribas Cardif et à la Matmut démarrera ses activités le 1err avril 2018. Elle vise un chiffre d’affaires de 425 millions d’euros en 2022.
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