Les acteurs de la bancassurance gagnent du terrain au détriment des « pure players » sur le marché de l’assurance-dommages, selon le baromètre 2016 dédié au secteur et publié par Facts & Figures vendredi. Depuis 2004, le secteur gagne 0,6 % de part de marché par an, alors que les MSI (mutuelles sans intermédiaire, comme la Macif ou Covéa) stagnent et que les agents généraux (qui comprennent Allianz et AXA) en perdent 0,1 à 0,2 %.
Signe de la dynamique, la bancassurance a capté 41 % de la croissance des affaires nouvelles entre 2010 et 2014 pour l’automobile et 63 % pour l’habitation. La performance la plus notable est celle duCrédit Mutuel-CIC : pour les dommages aux particuliers, la banque mutualiste est le deuxième acteur le plus rentable (14,5 % du résultat technique global) et fait jeu égal avec Groupama ou Allianz dans l’assurance-dommages dans son entier.
« Modèle hyperindustriel »
Pour l’ensemble du secteur, l’année 2014 présente une bonne rentabilité, en hausse de 6,9 %. Mais c’est avant tout grâce à l’excellente performance deCovéa (MMA, MAAF, GMF). Pour Facts & Figures, les résultats des bancassurances et de Covéa montrent qu’aujourd’hui, ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui possèdent un « modèle hyperindustriel ». Ils proposent une tarification plus fine, et donc plus rentable, en combinant bonne segmentation du risque et captation de données. Le cabinet estime que des risques coûteux sont notamment souvent sur ou sous-évalués dans les contrats. L’industrialisation se fait aussi sur le plan commercial, avec un délai court pour établir les devis (vingt-cinq minutes en moyenne chez un bancassureur), et un bon taux de transformation de ces devis.
Si la rentabilité globale s’est améliorée, la croissance a quasiment disparu (+ 0,9 % entre 2013 et 2014). Les treize premiers groupes, qui occupent 88,7 % du marché de l’assurance-dommages, freinent la dynamique globale avec une croissance de 0,6 % du chiffre d’affaires. Une situation inverse s’observe chez les groupes de taille moyenne (+ 3,2 %), et encore plus pour les petits (+ 7,5 %), posés sur des créneaux spécialisés.
La stagnation de la croissance et la moindre rentabilité peuvent être imputées à la crise économique et la faible augmentation de la matière assurable. Ce sont aussi les erreurs de stratégie de certains groupes, qui ont misé sur Internet pour capter de nouveaux clients. Il est aujourd’hui incontournable pour un assureur de posséder un site Internet efficace, où des clients viendront chercher une marque et un service. Mais la recherche de nouveaux clients par les leads Internet – comparateurs, mailing – se révèle infructueuse : le client, venu chercher un prix et non une marque, sera beaucoup plus volatil et moins enclin à signer un contrat.
Fonte: