Certains la considèrent comme une révolution comparable à Internet. Pour JP Morgan et Oliver Wyman, qui dévoilent aujourd’hui un guide pour les gérants d’actifs, la « blockchain » va révolutionner le secteur. Créée en 2008 avec le bitcoin, cette technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée, fonctionne sans organe central de contrôle. Son ascension est fulgurante. L’investissement dans la fintech connaît une croissance exponentielle. Ainsi au premier semestre 2016, le montant investi dans les start-up de « blockchain » est déjà supérieur à celui de l’ensemble de l’année 2015, se chiffrant au total à 300 millions de dollars.
L’étude de JP Morgan et Oliver Wyman se penche sur les applications concrètes des chaînes de données dans la gestion d’actifs, un secteur sous pression, qui voit« la croissance de ses revenus et de ses encours ralentir considérablement ». La « blockchain » permet de créer une sorte de grand-livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Ainsi, les chaînes de données facilitent considérablement le transfert d’actifs : titres, actions, obligations… La gestion de données ainsi améliorée, la « blockchain » permettra de transformer fondamentalement la façon de gérer des actifs, via deux innovations majeures. En tant que grand-livre des comptes, la « blockchain » assure une excellente traçabilité des actifs, car elle attribue une sorte d’empreinte numérique à chaque donnée. Cela permet de vérifier l’authenticité des données à tout moment, et d’éliminer le risque d’escroquerie ou de fraude, ou encore de mieux évaluer le risque d’un titre pour mieux définir son prix en temps réel.
Par ailleurs, les « smart contracts », des programmes autonomes, seront capables d’exécuter automatiquement les conditions et termes d’un contrat, sans nécessiter d’intervention humaine une fois qu’ils seront démarrés.
Décentralisation totale des systèmes
Pour les analystes d’Oliver Wyman et de JP Morgan, la transition vers la décentralisation se fera en quatre étapes : une fois adopté le partage d’informations en interne et avec les tiers qui en acceptent le principe, la deuxième étape consistera d’ici à 2025 à donner de plus en plus d’autonomie aux investisseurs. Les clients pourront, in fine, connaître en temps réel la performance et le niveau de risque de leur portefeuille. A terme, même si c’est encore incertain, l’objectif est la décentralisation totale des systèmes. Ce qui signifie des économies très importantes pour tous les acteurs qui auront pris les devants.
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