Les Français sont encore loin du compte en matière de prévoyance complémentaire. C’est même le pays dans lequel les habitants sont le moins bien armés pour surmonter les aléas de la vie, comme un décès, une maladie ou un accident, d’après une étude menée par HSBC auprès de quelque 11.500 personnes dans 12 pays (Europe, Asie, Amérique latine et Etats-Unis) et publiée jeudi.
La proportion d’ « insouciants » – c’est-à-dire selon la classification faite par HSBC de personnes vivant au jour le jour et ne se projetant que très rarement dans leur futur – y est la plus élevée au monde (29 %). Plus de la moitié des personnes interrogées en France (56 %) disent qu’elles ne pourraient pas, ou difficilement, faire face financièrement à un imprévu, contre 35 % de l’ensemble des sondés. Un sentiment que l’on retrouve y compris chez les plus « prévoyants », qui sont 45 % à estimer être dans ce cas.
Motivations financières
Seul un tiers des Français disposent d’épargne, d’investissements ou d’assurance(s) pouvant leur servir en cas de coup dur, contre par exemple 44 % des Américains ou 49 % des Britanniques. En particulier, ils ne sont que 12 % à avoir souscrit une ou plusieurs assurances, là où la moyenne mondiale atteint 21 %.
Ce sont des motivations financières qui expliqueraient le fait que si peu de Français se protègent contre ces risques. Plus de la moitié d’entre eux (55 %) pensent ou sont convaincus qu’une assurance coûterait trop cher. Autre enseignement édifiant de cette étude, 77 % des Français ayant une assurance-décès ne connaissent pas le montant de l’indemnisation qui leur serait allouée ou pensent qu’en cas de décès les sommes versées à leurs proches seraient insuffisantes.
Autant dire que les assureurs ont encore beaucoup de travail à faire pour équiper les Français en prévoyance. Ces dernières années, ils en ont tous fait un axe de développement clef, ce marché restant encore grand ouvert. Ils voient dans la vente de produits de prévoyance (assurances-décès, garantie des accidents de la vie, etc.) un relais de croissance et de marges bienvenu alors que le contexte de taux bas est défavorable à la rentabilité de leurs activités d’assurance-vie traditionnelles. Leurs principales difficultés tiennent au fait qu’il s’agit de contrats qui « se vendent », davantage qu’ils « ne s’achètent », et que les sujets de la mort ou de l’invalidité ne sont pas évidents à aborder avec leurs clients. Ce qui nécessite un travail de formation des réseaux.
Laurent Thévenin, Les Echos
Fonte: studio HSBC.