Comme pour les autres groupes bancaires, l’assurance est un métier qui compte toujours plus pour le Crédit Agricole. Avec son nouveau plan moyen terme « Ambition Stratégique 2020 », la Banque verte entend bien s’imposer durablement comme le premier assureur français. Sur la base des chiffres d’affaires 2014 compilés par « L’Argus de l’assurance », sa filiale Crédit Agricole Assurances était alors le numéro deux du secteur derrière l’autre grand assureur-vie, CNP Assurances, et devant un acteur généraliste, AXA. Mais compte tenu des résultats publiés pour 2015, le bancassureur mutualiste (25,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France) aurait désormais gravi la première marche du podium.
Au vu de sa feuille de route – détaillée vendredi par Frédéric Thomas, son directeur général, devant l’Association nationale des journalistes de l’assurance -, Crédit Agricole Assurances veut faire feu de tout bois. En assurance-vie, il vise la première place. Le groupe table sur une croissance de 10 % de ses encours totaux entre 2015 et 2019, à 285 milliards d’euros. Comme ses concurrents, il cherche à vendre plus d’unités de compte (UC), des supports intéressants pour un assureur (en termes de consommation de fonds propres) et promettant aux épargnants un meilleur rendement sur le long terme que les fonds euros. Le bancassureur veut, sur l’ensemble de son périmètre, augmenter de 5 points la part d’UC dans ses encours d’ici à 2019, à 25 %. A cet horizon, le Crédit Agricole Assurances espère aussi avoir doublé sa part de marché en retraite collective en France, à 16 %. Il mise sur des synergies avec le gestionnaire d’actifs maison Amundi, « qui a des positions très fortes sur les grands comptes ».
Progresser en assurance auto et habitation
Mais « c’est peut-être en prévoyance que nous avons les ambitions les plus fortes », annonce Frédéric Thomas. En prévoyance individuelle, le bancassureur veut porter l’équipement de ses clients de 17 % à 20 % en 2020 en France et maintenir sa part de marché à 18 %. En assurance-emprunteur, le deuxième acteur de ce marché parle de « changer d’échelle ». La reprise future des flux nouveaux des contrats groupes vendus par les caisses régionales du Crédit Agricole et actuellement portés à 50-50 avec CNP Assurances doit l’y aider.
Septième assureur auto en France et numéro quatre en habitation, le groupe souhaite par ailleurs gagner 1,5 point de part de marché sur ces secteurs. Sur les professionnels, il s’agit pour lui d’augmenter son taux de pénétration de 2 points à horizon 2020. Il veut aussi équiper 4 agriculteurs sur 10 en assurances agricoles, contre 3 sur 10 en 2015.
En santé et prévoyance collectives, Crédit Agricole Assurances doit « s’affirmer comme le partenaire de référence des grandes entreprises du SBF 120 et multi-équiper les clients TPE de nos réseaux bancaires ». Avec un portefeuille de 200.000 personnes couvertes à fin 2015, il tire un bilan « très favorable » de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise.
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