L’identité du futur patron de Generali ne semble plus faire guère de doute. Alors qu’il cherche depuis fin janvier un remplaçant à Mario Greco, parti pour diriger son concurrent suisse Zurich Insurance Group, le premier assureur italien s’oriente vers une solution interne… et française. Comme l’a affirmé jeudi le « Wall Street Journal », son comité des nominations doit se réunir ce vendredi et devrait proposer le nom de Philippe Donnet au poste d’administrateur délégué.
Ce Français de cinquante-cinq ans est à la tête de Generali Italia, le vaisseau amiral du groupe de Trieste, depuis octobre 2013. Il reviendra au conseil d’administration qui se réunira le 17 mars pour approuver les comptes 2015 de se prononcer sur cette proposition. Interrogé par « Les Echos », Generali n’a pas fait de commentaire.
Maintenir le cap
Si sa nomination était confirmée, Philippe Donnet prendrait les rênes du troisième assureur européen – et d’une des plus grandes entreprises italiennes – deux ans et demi après l’avoir rejoint. Polytechnicien et membre agrégé de l’Institut des actuaires français, il a passé une vingtaine d’années chez AXA entre 1985 et 2007. Il a notamment dirigé la filiale italienne du géant français de l’assurance, la région Méditerranée, Amérique latine et Canada, ses activités de réassurance, ses opérations au Japon ou encore la zone Asie-Pacifique. Il est ensuite parti chez Wendel créer l’activité d’investissement dans la région Asie-Pacifique. Avant de rejoindre Generali, il avait aussi participé à la création de la société d’investissement HLD.
Avec Philippe Donnet, Generali ferait ainsi le choix de la continuité. A ses côtés, Alberto Minali, l’actuel directeur financier, pourrait par ailleurs se voir confier des fonctions élargies – le « Wall Street Journal » évoque un rôle de manager général. Les deux hommes étaient, de fait, donnés favoris pour prendre la suite de Mario Greco.
Entre août 2012 et jusqu’à son départ, ce dernier avait été l’artisan du redressement à marche forcée de Generali. Il lui avait infligé un régime de choc, avec un profond remaniement de la gouvernance, un important plan de cession d’actifs (dont la vente de ses participations stratégiques dans de grandes entreprises italiennes) et un programme d’économies drastiques. Ses actions avaient rapidement porté leurs fruits et avaient été saluées par une nette appréciation du cours de Bourse. Mario Greco avait aussi fixé le cap devant permettre à Generali de devenir « le leader de l’assurance de particuliers en Europe ». Son successeur devra maintenir ce cap, tout en naviguant dans un environnement de taux d’intérêt bas, très compliqué pour un assureur.
Laurent Thévenin, Les Echos

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