Au terme d’une année intense de négociations CNP Assurances et La Banque Postale ont annoncé jeudi la signature d’un protocole d’accord afin de renouveler pour une durée de dix ans leur partenariat de distribution dans l’assurance vie, qui venait à échéance le 31 décembre. Une fois consultées les instances représentatives du personnel et mis en forme juridiquement, ce protocole fera l’objet d’accords définitifs dans le courant du premier trimestre.
Contrairement aux discussions qui avaient été bouclées au début de l’année avec le groupe BPCE, le second réseau distributeur historique de la CNP, « le but de ces négociations n’était pas de tout bouleverser mais d’aménager intelligemment le dispositif existant afin que chacune des parties y trouve son compte dans la durée », souligne une source proche de l’assureur. Alors que BPCE a décidé de ne plus distribuer les contrats d’assurance-vie de la CNP, le président du directoire de la Banque Postale, Rémy Weber, a confirmé que CNP Assurances était un « partenaire privilégié » avec lequel son groupe « souhaite avancer ».
Dans le détail, sur le volet assurance-vie, les équilibres économiques sont maintenus, le partenariat étant simplement élargi à BPE, la banque patrimoniale de La Banque Postale, ce qui doit permettre à CNP Assurances de distribuer davantage de contrats haut de gamme plus lucratifs.
L’évolution la plus notable concerne le volet prévoyance puisqu’il est prévu que la CNP vende à La Banque Postale ses 50 % dans La Banque Postale Prévoyance. Le coût de l’opération pour l’établissement bancaire n’a pas été révélé mais il ne devrait pas avoir d’impact significatif en terme de valeur, la CNP de son côté n’ayant pas eu à faire de communication boursière en ce sens. Les deux partenaires ont décidé par cette séparation à l’amiable de se concentrer chacun sur leurs priorités.
La CNP récupère l’activité d’assurance emprunteur pour le crédit immobilier, qui était logée dans la coentreprise, pour l’opérer en direct et en récupérer toute la valeur, tandis que La Banque Postale se cantonnera à la distribution des contrats de l’assureur sur la durée du partenariat de 10 ans. De son côté, la filiale de La Poste conservera la la prévoyance santé individuelle. C’est la même logique qui avait été appliquée lors des négociations avec BPCE un an plus tôt, puisqu’il est prévu que l’assurance emprunteur distribuée par le groupe mutualiste soit produite par CNP Assurances. Le premier assureur-vie français boucle ainsi deux années de négociations cruciales pour sa pérennité. A eux deux, La Banque Postale et BPCE ont en effet représenté sur les neuf premiers mois de l’année 80 % du chiffre d’affaires du groupe en France (18,3 milliards d’euros).