Rien n’y fait. Année après année, la conduite sans assurance semble gagner du terrain en France. Dans son dernier rapport d’activité, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) – qui indemnise les victimes d’accidents de la route provoqués par des conducteurs non-assurés – indique avoir reçu 28.090 dossiers en 2014, soit 904 de plus qu’en 2013. Depuis 2008, la hausse atteint 31,5 %. « Cette tendance s’est encore un peu accentuée sur les six premiers mois de 2015 », indique aux « Echos » François Werner, son directeur général. Selon le FGAO, entre 370.000 et 740.000 véhicules circuleraient sans assurance.
« Encore plus préoccupant, la légère hausse des accidents corporels recensés en 2014 par la Sécurité routière est encore plus accentuée dans les données du FGAO », relève le rapport qui souligne que, « contrairement aux idées reçues, conduire sans assurance est révélateur de comportements à risque ». Les moins de 35 ans représentent une part croissante des conducteurs impliqués dans les dossiers : 64 % en 2014, contre 59 % en 2013. « Ils sont la cible prioritaire de nos messages de prévention. Nous allons désormais même dans les collèges », souligne François Werner.
Vers un fichier centralisé
Le gouvernement s’est saisi du sujet. Début octobre, un comité interministériel de la Sécurité routière a débouché sur deux mesures visant à lutter contre le défaut d’assurance. La présentation de l’attestation d’assurance lors de l’immatriculation du véhicule ou du retrait d’un véhicule mis à la fourrière doit être rendue obligatoire. Il est aussi prévu la mise en place d’un fichier des véhicules assurés qui pourra être consulté lors des contrôles automatisés de la vitesse ou par les lecteurs automatiques de plaque d’immatriculation des forces de l’ordre. François Werner, qui avait poussé l’idée d’un répertoire centralisé dans un rapport de 2011, met en avant « les effets positifs » constatés dans les pays s’étant dotés d’un tel dispositif. « Il faut généralement trois ou quatre ans pour en voir les premiers impacts », précise-t-il.
Reste une inconnue concernant le calendrier de création de ce fichier. En attendant, « nous avons commencé à travailler avec les fédérations d’assureurs sur les conditions de sa mise en oeuvre », explique François Werner.