Pour devenir numérique, AXA se frotte aux pépites du secteur. Sa stratégie de partenariat, pilotée depuis la Californie, avait commencé par des collaborations sur la communication en ligne avec Facebook et LinkedIn. Elle se poursuit avec une des sociétés françaises les plus en vogue du moment, la plate-forme de covoiturage BlaBlaCar. Depuis cette année, les utilisateurs de ce service bénéficient d’une assurance AXA dans certains cas d’incidents sur la route. Si le véhicule est immobilisé, tous les passagers sont désormais garantis d’être conduits à leur destination respective – un trajet Paris-Marseille pouvant prévoir de s’arrêter à Dijon et Lyon. Si un sinistre arrive alors que le conducteur a confié le volant à un de ses passagers, le premier sera couvert de la même façon que s’il conduisait. Le coût est compris dans la commission prélevée par BlaBlaCar. Dans l’économie collaborative, la confiance prime. Et l’assurance peut la renforcer. « Nous avons voulu développer des couvertures propres au covoiturage », pose Romain Fau, le manager pour la France et le Benelux de BlaBlaCar. La PME a apporté sa connaissance des points de friction dans l’expérience utilisateur. AXA a mis à profit son expertise de la couverture des risques. Une façon pour l’assureur de faire briller sa marque sur un produit profondément numérique. « Nous voulons être leader de l’assurance dans l’économie collaborative, ce secteur participera à notre P & L de demain », considère Frédéric Tardy, le directeur du marketing et de la distribution d’AXA. D’après une étude de Credit Suisse, il représentera 335 milliards de dollars dans le monde en 2025.
Pour construire ce partenariat européen, à terme mondial, les équipes des deux entreprises ont dû s’accorder. Chez AXA, les spécialistes du numérique recrutés dans les deux dernières années ont joué leur rôle de passerelle entre les entrepreneurs de BlaBlaCar et les professionnels de l’assurance. Aussi bien au moment d’élaborer l’offre que de la présenter sur l’application mobile du service. « Travailler avec une start-up, c’est comprendre ses rêves et sa vision, c’est aussi savoir accompagner une hypercroissance », souligne Frédéric Tardy. Chez BlaBlaCar, on constate que certains de leurs interlocuteurs chez AXA connaissaient très bien leur concept, d’autres moins.