Les grands assureurs internationaux connaissent désormais le prix à payer pour être considérés comme « too big to fail ». L’Association internationale des superviseurs d’assurance (IAIS) a dévoilé lundi les nouvelles exigences en capital qui seront demandées aux établissements jugés d’importance systémique, c’est-à-dire ceux dont la faillite éventuelle pourrait avoir des répercussions sur la solidité du système financier mondial.
Ils sont neuf à être aujourd’hui concernés par ces règles qui s’appliqueront à partir de 2019, dont le géant français de l’assurance AXA et son grand concurrent allemand Allianz (lire ci-contre). Pour ces acteurs, il est prévu deux coussins de capitaux : un premier socle de base – le BCR pour « basic capital requirements » – et un second – le HLA pour « higher loss absorbency ». L’enjeu pour les assureurs systémiques était de savoir jusqu’où l’IAIS pousserait le curseur pour ce niveau additionnel.
Vent debout contre cette réforme
Cette surcharge en capital représente en moyenne 10 % des exigences en fonds propres de base (BCR), en fonction du caractère plus ou moins risqué des engagements de la compagnie, a précisé l’IAIS. En particulier, il est prévu des traitements distincts pour les activités d’assurance « traditionnelles » et leurs activités « non traditionnelles », comme les produits de « variable annuities » en assurance-vie. Les secondes se verront appliquer des surcharges en capital plus élevées, pouvant atteindre jusqu’à 27 % (avec un minimum de 12 %). Les assureurs systémiques devront également mettre plus de capitaux en face de leurs éventuelles activités « non assurancielles », comme les produits dérivés.
Au cours des deux dernières années, les fonds propres des neuf groupes concernés se sont élevés à 260 % en moyenne des exigences représentées par la somme du BCR et du HLA, a souligné l’IAIS. Autrement dit, ils ont les moyens d’absorber ces nouvelles exigences. Néanmoins, les groupes concernés ont toujours été vent debout contre cette réforme