Les rapprochements n’en finissent plus dans le secteur de l’assurance en France. Dernier mouvement de taille en date, la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et le Groupe Pasteur Mutualité viennent de former une union mutualiste de groupe baptisée « Viverem ». Ce nouvel ensemble – qui doit encore recevoir l’agrément de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution – totalise 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, près de 1 milliard d’euros de fonds propres et 1,3 million de personnes protégées.
Selon ses promoteurs, un tel mariage était « logique ». Les deux groupes avaient, en effet, déjà mené ensemble des opérations de commercialisation croisée (en matière de responsabilité civile professionnelle et d’assurance-vie, en particulier). Ils avaient aussi créé un cabinet de courtage en assurance santé et prévoyance collective. « Nous avons découvert que nous étions proches et très complémentaires. Contrairement à d’autres mutuelles, nous ne sommes pas concurrents. De fil en aiguille, nous avons donc voulu aller vers quelque chose de structurant », explique Sylvain Chapuis, le directeur général de la MNH, implantée surtout dans la fonction publique hospitalière.
Acquisitions à venir
Mais ce rapprochement est « atypique », selon Thierry Lorente, le directeur général de Groupe Pasteur Mutualité, un assureur très présent sur la clientèle des professionnels de santé libéraux. Car il s’agit de « former un groupe de protection professionnelle, qui pourra répondre à 100 % des besoins des 2 millions de personnes du monde de la santé », annonce Sylvain Chapuis.
Le nouveau groupe pourra ainsi proposer toute la panoplie des produits d’assurances – y compris l’auto et l’habitation via un partenariat « stratégique » avec Thélem Assurances -, mais aussi des services bancaires – la MNH étant l’actionnaire majoritaire de la Banque Française Mutualiste. Viverem s’appuiera aussi sur un pôle de services (conseil aux hôpitaux, résidences étudiantes, médias…). Les deux groupes sont en train d’étudier une quarantaine de dossiers d’acquisitions dans les services. « Nous avons aussi des velléités de développement à l’international », glisse Thierry Lorente