Et de trois. Après environ deux ans sans avoir rien annoncé, le Fonds stratégique de participations (FSP) créé en 2012 par quatre des principaux assureurs-vie français – CNP Assurances, Prédica (Crédit Agricole), BNP Paribas Cardif et Sogécap (Société Générale) – vient de prendre sa troisième participation dans une grande entreprise française, en l’occurrence Zodiac Aerospace. L’opération, qui doit être annoncée ce lundi matin, se monte à 350 millions d’euros, soit un peu moins de 4 % du capital du leader mondial des équipements et des systèmes aéronautiques. « En 2012, alors qu’il y avait beaucoup de réflexions en cours sur l’assurance-vie et le rôle des assureurs dans le financement de l’économie française en préparation de la directive Solvabilité II, il nous a semblé important de donner plus de visibilité à ce que nous faisions et, en même temps, de regrouper nos moyens », rappelle Jérôme Grivet, l’actuel président du fonds.
« L’entrée du FSP au capital de Zodiac Aerospace conforte la stabilité de notre actionnariat de référence et notre stratégie de création de valeur sur la durée », commente dans un communiqué Olivier Zarrouati, président du directoire de Zodiac Aerospace.
Géré par Edmond de Rothschild Asset Management, le FSP avait pris en 2013 un peu plus de 5 % du capital du groupe de petit électroménager SEB et 6 % du chimiste Arkema. Respectivement pour 160 millions d’euros et 335 millions d’euros. La vocation de ces participations était de durer au moins cinq ans, d’entrer aux conseils d’administration et d’accompagner dans la durée les entreprises concernées. Le FSP a ainsi participé à l’augmentation de capital organisée par le groupe Arkema l’année dernière et détient désormais 6,5 % de ce dernier.
Deux nouveaux actionnaires
En parallèle, le FSP a accueilli deux nouveaux actionnaires, Groupama et Natixis Assurances qui ont d’ores et déjà participé à l’entrée dans le capital de Zodiac (les participations dans SEB et Arkéma restant réservées aux quatre premiers assureurs). L’enjeu financier pour les assureurs est double : le premier est d’orienter une partie de l’épargne longue des Français, détenue dans les contrats d’assurance-vie que ces assureurs commercialisent, vers des investissements en actions qu’ils estiment « compatibles avec leurs passifs de longue durée ». Le second est davantage lié à un élément comptable de Solvabilité II : de façon schématique, un investissement en actions oblige un assureur à conserver 39 % de sa participation en fonds propres. Mais en reconnaissant un statut d’investissement stratégique de long terme, comme celui donné par le FSP, l’immobilisation en capital peut se limiter à 22 %. De quoi atténuer les effets de Solvabilité II sur les investissements en actions des assureurs français.