A La Banque Postale, il n’y a pas que la salle des guichets qui se modernise. Après avoir dévoilé son programme de spécialisation de ses bureaux de poste dans les villes (« Les Echos » du 15 avril), la filiale bancaire du groupe engage une refonte de ses centres financiers. Chargés de traiter les opérations de comptes, de gérer le risque de crédit ou encore de répondre aux clients qui utilisent les services de banque à distance, ces centres généralistes de back et middle office auront vocation à se spécialiser d’ici à 2020.
De sources syndicales, ce chantier concernera en priorité les services de succession, de gestion des contentieux et des réclamations et de gestion des comptes bancaires. Le projet – en cours de discussion avec les organisations syndicales – est de taille puisque les 19 centres financiers régionaux du groupe, qui constituent le socle historique des activités bancaires de La Poste, rassemblent un peu plus de 14.000 salariés. Il a d’ailleurs commencé à susciter des inquiétudes au sein des organisations syndicales. Mardi, la CGT et SUD-PTT ont appelé à une journée de grève qui a enregistré, selon La Banque Postale, un taux de participation de 15,22 %. « Cette nouvelle réorganisation s’apparente à un processus d’industrialisation des services financiers », fait valoir SUD-PTT, qui revendique de son côté un taux de participation à la grève de « plus de 50 % » parmi les seuls personnels d’exécution.
Pour le groupe postal, ce virage est devenu nécessaire. Le rôle de ses centres financiers dans la gestion du risque crédit devrait se voir mécaniquement réduit dans la mesure où La Poste a engagé la formation des salariés de son réseau – via son « école de la banque et du réseau » – pour qu’ils prennent peu à peu la main sur certains dossiers de crédit et gagnent en réactivité. Dans cette logique, les centres financiers ont vocation à développer des expertises plus ciblées. Une stratégie qui nécessitera ici aussi de mettre l’accent sur la formation.