A entendre plusieurs de ses protagonistes, le début d’année 2015 serait porteur d’espoirs pour le marché de la comparaison d’assurances en France. Chez LeLynx.fr, on fait ainsi état d’une hausse de 15 % du nombre de devis en assurance automobile sur les trois premiers mois de l’année par rapport au premier trimestre 2014 – un chiffre également avancé par son concurrent Hyperassur. « C’est une accélération qu’on n’avait pas vue l’année précédente », affirme Diane Larramendy, directrice générale de LeLynx.fr. « Il y a eu un accroissement très significatif du trafic en janvier, un mois qui connaît traditionnellement une bonne activité. La bonne surprise, c’est que cette tendance s’est poursuivie en février et mars » , confirme Hamid Benamara, directeur général de LesFurets.com.
Pour l’heure, seules 8 % des affaires nouvelles en assurance auto seraient apportées par les comparateurs, d’après LeLynx.fr, qui souligne que « cela représente tout de même un tiers de toutes les polices issues du digital ». Et, selon Diane Larramendy, ce marché devrait tripler de taille d’ici à 2020, « et encore c’est une estimation conservatrice ». « Il se développe année après année, mais sans connaître une croissance explosive non plus. Ce sera sans doute un jour le canal dominant pour choisir son assurance, mais je ne vois pas de point d’inflexion cette année » , relativise Stanislas di Vittorio, président fondateur d’Assurland, le pionnier du secteur au début des années 2000.
Pour certains, la possibilité récemment offerte aux consommateurs de changer de contrat d’assurance auto ou habitation à tout moment dès lors qu’ils sont engagés depuis plus de 1 an devrait favoriser l’essor du marché, et expliquerait le frémissement observé en 2015. « L’impact de la loi Hamon seramarginal. Les Français se trouvent dans l’ensemble plutôt bien chez leurs assureurs », affirme néanmoins pour sa part Stanislas di Vittorio.
Les comparateurs misent surtout sur les habitudes nouvelles des clients eux-mêmes. « Le marché de la comparaison profite d’une tendance de fond qui voit le consommateur se renseigner d’abord sur Internet », constate Jérôme Chasques, directeur général de Comparadise et d’Hyperassur. D’après une enquête d’Ipsos pour le cabinet Elia Consulting, 70 % des Français vont ainsi sur Internet (contre 30 % en agence) pour faire des tests et des simulations avant d’acheter un contrat d’assurance. « Je ne m’attendais pas à un résultat aussi élevé. Il y a une vraie déformation du modèle d’achat en amont de la transaction, même si les souscriptions continuent de se faire essentiellement en agence », note Jean-Philippe Poisson, associé chez Elia Consulting.
Mais il restera aussi pour les comparateurs à attirer enfin les grandes marques d’assurance pour offrir un panel plus représentatif et plus parlant pour les consommateurs. Pour l’instant, celles-ci n’y sont pas, à l’exception de MMA, GMF et MAAF (les trois mutuelles de Covéa, le propriétaire d’Assurland) et d’Allianz. « Les grands assureurs ne viendront que s’ils estiment que le mode de comparaison met bien en évidence leur proposition de valeur », explique Stanislas di Vittorio. Hamid Benamara (LesFurets.com) affirme constater une évolution « de la perception qu’ont les grands assureurs des comparateurs ».