« “AXA Rosenberg is back”, cela pourrait faire un bon titre pour vos articles », plaisantait hier, visiblement à l’aise devant des journalistes, Andrea Rossi, directeur général d’AXA IM, à l’occasion des résultats annuels de la filiale de l’assureur.
Depuis que sa maison mère a publié ses propres performances pour 2014, les chiffres d’AXA IM sont connus : une collecte nette de 19 milliards d’euros – « une excellente année », commente au passage le dirigeant -, une croissance de 14 % des encours gérés à 623 milliards d’euros, et un chiffre d’affaires en progression de 9 % à 1,125 milliard d’euros.
Mais AXA IM, qui fête ses 20 ans cette année, est soulagé de voir que sa filiale américaine, qui lui a causé tant de soucis pendant la crise financière, confirme son retour à meilleure fortune. Cette dernière a ainsi collecté près de 1 milliard d’euros et affiche des encours sous gestion de 27 milliards de dollars. Certes, les 70 milliards un temps gérés sont loin, mais peu importe. La société de gestion a désormais de nouvelles ambitions pour les Etats-Unis, ainsi que beaucoup d’autres pays. « Nous voulons accélérer le mouvement sur la clientèle américaine », confirme Christophe Coquema, responsable mondial de la clientèle. Ainsi, un patron des ventes « qui connaît bien le secteur local de l’assurance et de la gestion d’actifs » et a été recruté étoffera ses propres équipes. Le groupe compte aussi se doter de nouveaux outils de suivis clientèle et d’une équipe dédiée aux appels d’offres. « Mais il ne faut pas se précipiter, on veut faire bien et durable », explique Christophe Coquema. Ces forces de vente couvriront aussi le Canada.
Au Japon, AXA IM considère qu’il y a une « fenêtre historique d’opportunité », car la politique économique des Abenomics joue en faveur d’une diversification de la base d’actifs et des bilans des institutionnels sur des actifs non japonais. « Pour des acteurs comme nous déjà bien implantés, c’est une opportunité unique », assure encore Christophe Coquema. De même, en Scandinavie, une nouvelle équipe a été recrutée l’an dernier pour la clientèle institutionnelle et de distributeurs.
Enfin, « les pays émergents sont aussi ciblés, là où les clients locaux sont encore très modestes mais qui pourraient devenir d’importants marchés », explique Christophe Coquema. Et de rappeler ses coentreprises déjà liées en Chine et en Corée, un accord de distribution en Inde et la présence d’un hub à Hong Kong et Singapour pour couvrir les clients des pays émergents qui veulent investir en dehors de leurs frontières. Le groupe a également étoffé ses équipes au Moyen-Orient pour couvrir les fonds souverains qui constituent une « force grandissante dans le secteur de la gestion d’actifs ». Enfin, il se renforce en Amérique latine où le marché est modeste mais où il y a de « belles perspectives ». La société s’appuie sur AXA, entrée dernièrement au Mexique pour y développer une clientèle tiers d’institutionnels. A partir du Mexique, elle vise aussi la Colombie.