Cette performance tient surtout à une baisse des prestations versées.
Laurent Thevenin
Début d’année prometteur pour l’assurance-vie. Au mois de janvier, le marché a réalisé une collecte nette (solde entre les entrées d’argent et les sorties) de 2,3 milliards d’euros, signant ainsi son treizième mois d’affilée dans le vert, selon les statistiques publiées jeudi par l’Association française de l’assurance.
Si l’on met de côté l’échappée belle du mois de juillet dernier (3,9 milliards d’euros), liée à un arbitrage massif des épargnants au détriment du Livret A, cette performance se compare plutôt à celle des mois de février et mars 2014. Surtout, l’assurance-vie part sur de meilleures bases que l’an passé – en janvier 2014, la collecte nette s’était élevée à 1,4 milliard d’euros. De quoi donner bien des espoirs aux assureurs-vie après un exercice 2014 qui avait déjà témoigné d’un net regain d’appétit des Français pour ce placement (21 milliards d’euros de collecte nette).
« Un effet précaution »
Les chiffres de janvier tiennent avant tout à la baisse des prestations versées aux assurés. Celles-ci sont tombées à 8,9 milliards d’euros, contre 9,8 milliards un an plus tôt. « La diminution des rachats s’explique par une réduction des projets d’investissement des ménages français, en particulier dans le secteur de l’immobilier », avance Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, qui évoque « un effet précaution dans le bon niveau de la collecte nette de ce début d’année ».
A 11,2 milliards d’euros, la collecte brute est, elle, du même niveau que celle de janvier 2014. Le mois de janvier est généralement plutôt bon. Et cette année, les annonces des assureurs sur les rémunérations des fonds en euros sont visiblement bien passées auprès des épargnants. Comme prévu, les taux servis au titre de 2014 sont – sauf exceptions – à la baisse, mais ils ont finalement mieux résisté que prévu. En moyenne, les fonds en euros rapportent 2,50 % au titre de 2014, selon le pointage de la Fédération française des sociétés d’assurances, contre 2,80 % en 2013. Ce niveau place l’assurance-vie en euros comme le deuxième produit financier grand public le plus attractif après… l’assurance-vie en unités de compte. En particulier, le différentiel avec le Livret A et le livret de développement durable, actuellement rémunérés à 1 % et dont les épargnants se sont encore détournés au mois de janvier, est important.
Autre élément porteur pour l’assurance-vie, l’absence de menace à l’horizon sur son régime fiscal, qui constitue toujours l’un de ses arguments de vente.