Créé en 2001, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) a réalisé l’an dernier 8,75 % de performance sur son portefeuille global. Ce dernier atteint 37,2 milliards d’euros d’actifs à fin décembre. Depuis la réforme des retraites de 2010, il ne reçoit plus d’argent et doit reverser chaque année 2,1 milliards d’euros à la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale). Autant dire que voir ses encours augmenter constitue un quasi-miracle. C’est pourtant ce qui s’est encore passé l’année dernière, avec une hausse de l’actif net de 900 millions d’euros. La sortie destinée à la Cades a été compensée par une performance de 3 milliards d’euros net en 2014.
D’ailleurs, depuis 2010, le FRR a globalement compensé ces sorties par des gains financiers : au total, 8,4 milliards ont été reversés et 8,6 milliards engrangés.
Le FRR a deux poches de gestion. Une dite « de performance » qui doit lui apporter plus de rendement et une dite « de couverture et de garantie » pour s’assurer que l’institution sera en mesure d’honorer son passif. Elle ne peut donc prendre aucun risque sur cette deuxième poche, majoritaire, et n’investit quasiment qu’en obligations d’Etat. En 2014, elle a pourtant enregistré une performance nette de 8,2 % grâce à la chute des taux d’intérêt,« qui n’était pas attendue », souligne le FRR.
L’institution publique précise intensifier son rôle de financement de l’économie française. Elle détient pour 2,2 milliards d’euros d’actions françaises, plus de 1,3 milliard d’euros d’obligations d’entreprises françaises, 170 millions d’euros de capital-investissement et infrastructures ainsi que 300 millions d’euros d’engagements dans les fonds de financement de l’économie. Un rôle qu’elle ne pourra malheureusement probablement plus jouer à partir de 2024. Cette année-là, elle devra verser son dernier coupon à la Cades et, selon ses projections, rendre la quasi-totalité du surplus de gestion en liquide au gouvernement. Elle gérerait alors moins de 20 milliards d’euros.