La vie de La Mutuelle des Etudiants (LMDE) suit son cours agité. Comme elle l’avait demandé, la première mutuelle étudiante française a été placée lundi sous sauvegarde judiciaire par le tribunal de grande instance de Créteil, avec une période d’observation de six mois. Cette décision, qui instaure un gel des créances en cours, s’accompagne de la nomination d’un administrateur et d’un mandataire judiciaires. Ce dernier aura vocation à discuter avec les principaux créanciers de la mutuelle (la MGEN, la Matmut et la Mutualité française).
La LMDE — qui traîne 35 millions d’euros de fonds propresnégatifs – est déjà sous administration provisoire depuis le mois de juillet. La décision rendue par le TGI de Créteil « doit nous permettre de présenter un projet de sauvegarde », explique l’administratrice provisoire, Anne-Marie Cozien. Elle est actuellement à la recherche d’une solution pour les deux grandes activités de la mutuelle étudiante. Des discussions sont ainsi en cours pour transférer la gestion « de tout ou partie » des activités du régime obligatoire des étudiants affiliés LMDE vers la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS).
La mutuelle est par ailleurs en quête d’un repreneur pour ses opérations d’assureur complémentaire. Il y a « quatre » candidats sur les rangs, précise Anne-Marie Cozien, qui aimerait « faire entériner le pré-choix du repreneur fin mars par une assemblée générale extraordinaire ».
L’intersyndicale CFE-CGC, Unsa et CFDT de la LMDE estime laprocédure de sauvegarde injustifiée. « Nous ne la comprenons pas , explique Frédérique Galliat, déléguée syndicale Unsa : la trésorerie est positive, les comptes sont quasiment à l’équilibre et il y a visiblement plusieurs repreneurs sérieux. Cela gèle les créances, mais cela ne règle pas les problèmes de la mutuelle. »Les syndicats appellent le gouvernement à réunir une table ronde avec l’ensemble des acteurs du dossier pour trouver une« solution globale »