Les (bons) mois se suivent et se ressemblent désormais pour l’assurance-vie. Le produit d’épargne long terme a signé une collecte nette (dépôts moins retraits) de 2,1 milliards d’euros au mois d’octobre, soit la même performance qu’en septembre, selon les statistiques publiées jeudi par l’Association française de l’assurance (Afa). Le dernier accident de parcours – c’est-à-dire un mouvement de décollecte nette – remonte désormais au mois de décembre 2013. De janvier à octobre de cette année, l’assurance-vie a ainsi attiré 19,5 milliards d’euros de dépôts nets.
La performance d’octobre s’explique par un niveau de cotisations brutes (avant retraits) particulièrement élevé, à 11,6 milliards d’euros. Hormis la flambée du mois de juillet dernier (13,5 milliards d’euros de cotisations brutes), ce niveau n’avait plus été atteint depuis juillet 2013. Il permet de compenser des retraits (les prestations) eux aussi très dynamiques. En octobre, les prestations ont ainsi dépassé la barre des 9 milliards d’euros pour la quatrième fois de l’année.
Depuis le début de l’année, l’assurance-vie profite des mêmes vents porteurs : l’environnement de taux est tellement bas que les épargnants en recherche de rendement n’ont pas tellement d’alternative. Avec 2,11 % garantis nets de prélèvements sociaux, le plan épargne logement (PEL) connaît lui aussi un beau succès, mais sans apporter la dimension « couteau suisse » de l’assurance-vie.
Deux gros nuages persistent tout de même au-dessus de ce paquebot : le premier est le comportement des épargnants, tentés de puiser dans leur bas de laine pour maintenir leur pouvoir d’achat ou payer leurs impôts s’ils ne sont pas mensualisés. Le second est la baisse annoncée – et ardemment encouragée par la Banque de France – des rendements servis. Les taux servis sur les supports en euros sont ainsi passés de 3,6 % en 2009 à 2,8 % 2013, et certains s’attendent à 2,2 % pour 2014. Les Français devront s’en satisfaire, sauf à accepter de prendre plus de risques.