Les banques néerlandaises poursuivent leurs restructurations à marche forcée. Emboîtant le pas à ABN Amro, qui a récemment annoncé la disparition d’un millier d’emplois d’ici à 2018 dans son réseau d’agences bancaires aux Pays-Bas, ING prévoit à son tour de supprimer 1.700 postes au sein du groupe sur les trois ans à venir. Il mettra en outre fin au contrat de plus de mille collaborateurs externes.
Dans les deux cas, la généralisation de l’utilisation d’Internet parmi les clients pour effecteur des opérations bancaires en ligne est à l’origine de ces coupes sombres. Engagé sur la même voie, le troisième ténor du marché bancaire batave, Rabobank, a de son côté lancé depuis 2013 un plan d’économies qui se traduira par la disparition de 9.200 emplois d’ici à 2016.
En regard de cette nouvelle vague de licenciements qui affectera principalement les employés du siège central d’ING, des départements informatiques et des centres téléphoniques, l’établissement basé à Amsterdam va constituer une provision de 320 millions d’euros qui grèvera les comptes du quatrième trimestre de l’exercice en cours. Au global, cette restructuration devrait générer 270 millions d’euros d’économies à partir de 2018.
Pour les mêmes raisons qui expliquent la réduction de ses effectifs, le banquier néerlandais entend moderniser son infrastructure informatique et technologique afin de répondre aux besoins « on line » de ses clients. A cette fin, ING va investir 200 millions d’euros entre 2015 et 2017.
A l’heure actuelle, la banque utilise en effet des systèmes de communication différents pour son site Internet, ses centres téléphoniques, ses agences et les liaisons avec ses clients via leur téléphone portable. « L’ensemble des informations concernant nos clients ne sont pas pour le moment intégralement disponibles pour chacun de nos réseaux », justifie ING dans un communiqué.
Reste que, depuis que le groupe bancaire se trouve sous les fourches Caudines de la Commission européenne pour avoir reçu des milliards d’euros d’aides publiques en 2009, les plans de licenciement se succèdent exercice après exercice au rythme de plusieurs milliers par an. Enclenchée en 2011, cette stratégie « bulldozer », qui prévoyait jusque-là 6.100 suppressions de postes d’ici à fin 2015, va donc se poursuivre sur les trois prochaines années.
Ce mouvement d’ampleur a toutes les chances de se poursuivre. Selon les prévisions d’organismes sociaux du royaume, quelque 15.000 postes pourraient en effet encore disparaître dans le secteur financier néerlandais sur les cinq années à venir.