Le retard peut surprendre. Alors que « les assureurs et leurs actuaires sont de gros consommateurs de données météorologiques », comme l’explique Dominique Lapeyre de Chavardès, directeur commercial adjoint de Météo France, ils s’en servent encore peu en matière de prévention. Particulièrement en avance sur le sujet, Allianz France vient de passer la vitesse supérieure.
En 2011, il avait noué un partenariat avec Météo France lui donnant les moyens de prévenir ses clients particuliers en amont d’un événement climatique. Il a annoncé mercredi qu’il allait, désormais, proposer un service similaire, toujours avec Météo France, pour sa clientèle d’entreprises et de professionnels. D’ici au mois de novembre, ceux-ci pourront, s’ils le souhaitent, recevoir des messages d’alerte en cas d’un risque imminent d’inondation ou de foudre.
D’après Allianz France, ce service de prévention optionnel et gratuit pourrait intéresser jusqu’à 200.000 d’entre eux, soit environ la moitié de son portefeuille de professionnels et d’entreprises. L’enjeu est de taille pour l’assureur, puisque la foudre et l’inondation représentent plus de la moitié de la facture laissée chaque année par les aléas naturels sur le risque des professionnels et des entreprises.
Concrètement, les assurés concernés recevront, en moyenne, le message d’alerte entre trente minutes et une heure avant l’arrivée de la cellule orageuse ou entre trois et douze heures avant une inondation.
Des prévisions fiables
« Quand nous alerterons nos clients, c’est que nous aurons la certitude que cet événement aura un impact », affirme Franck Le Vallois, directeur de l’indemnisation chez Allianz France. « Cela induit une certaine organisation chez eux, parce que, si des mesures doivent être prises, elles devront l’être rapidement », insiste-t-il. Les clients pourront, aussi, suivre l’évolution de l’événement climatique et bénéficier de conseils pratiques.
Avec de tels outils, Allianz France explique, de son côté, être en mesure « de gagner du temps dans la gestion des sinistres », en pouvant mettre sur le pied de guerre ses plateaux téléphoniques, ses agents généraux, les experts et les réparateurs avec lesquels il travaille. Il se dit, en revanche, incapable de chiffrer les économies qu’il a déjà pu réaliser sur la charge de sinistres grâce aux messages déjà envoyés à ses assurés à l’occasion d’intempéries (1,3 million de SMS et d’e-mails en 2013).
Parmi les rares assureurs ayant lancé des initiatives de ce type, la Macif s’appuie elle aussi sur Météo France depuis 2012, pour son service d’avertissement en cas d’aléas météorologique. Groupama propose, en lien avec la société Predict Services, un service de prévention pour les communes. L’assureur mutualiste réfléchit à en faire de même pour les particuliers.