Laurent Thévenin
Le groupe lyonnais vient de créer une filiale à Pékin. Il vise le Top 3 du marché de l’assurance-expatriation en Chine.
April peut passer la vitesse supérieure en Chine. Le groupe de services en assurances vient d’obtenir une licence d’exploitation qui lui a permis d’établir sa propre société commerciale à Pékin. La création d’April China, filiale à 100 %, lui ouvre de nouveaux horizons, un an après le lancement dans l’empire du Milieu d’une plate-forme d’assistance commune avec le danois SOS International. « Cela marque notre véritable entrée en Chine », confirme Elodie Rambert, chargée du pôle international du groupe lyonnais.
April China va d’abord commercialiser des prestations d’assistance pour les expatriés (orientation vers un réseau d’hôpitaux, service de second avis médical, etc.). A partir de 2015, il proposera aussi des produits d’assurance-santé. April – qui veut nouer des partenariats avec des compagnies d’assurances et des banques locales – vise non seulement les expatriés, mais aussi le marché chinois, avec un vivier de 250 millions de clients potentiels. « Notre ambition est d’être dans les trois premiers acteurs en assurance-expatriation », indique le groupe, dont la coentreprise avec SOS International est déjà le numéro trois de l’assistance médicale en Chine.
Avec l’acquisition, en 2012, de la plate-forme Asia Assistance Partners et le lancement d’activités commerciales en Thaïlande et à Singapour, April entend aussi devenir « l’acteur référent en assurance-santé internationale dans la zone Asie-Pacifique ».
Au-delà, il compte sur un apport croissant de ses opérations étrangères. « Idéalement, nous aimerions que l’international représente 50 % de la marge brute en 2020, contre 21 % aujourd’hui », détaille Bruno Rousset, son PDG. Présent dans 37 pays, April joue sur deux tableaux : l’assurance « de la mobilité » (expatriés, touristes, étudiants) et son activité historique de courtier grossiste, un modèle qu’il a déjà dupliqué dans plusieurs marchés.
Alors que son développement s’est largement fait via des acquisitions, il indique avoir « freiné sa dynamique de croissance externe ». « Mais cela ne nous empêchera pas de regarder des dossiers dans des zones où nous ne sommes pas ou peu présents », précise Bruno Rousset. April a aussi une méthode bien à lui pour explorer de nouveaux territoires. « Nous envoyons des jeunes, généralement dans le cadre d’un VIE (volontariat international en entreprise), défricher un pays pour nous », détaille Bruno Rousset. Une démarche déjà éprouvée dans les Emirats arabes unis, en Afrique de l’Ouest, en Russie et en Turquie