Les revenus des 30 premiers assureurs européens n’ont progressé que de 1 % par an en moyenne entre 2009 et 2013.
Les cinq dernières années n’auront pas été mémorables pour l’assurance. D’après une étude du cabinet Roland Berger, les trente plus grands assureurs européens ont vu leurs primes nettes acquises progresser de seulement 1 % par an en moyenne de 2009 à 2013. Leurs revenus totaux (qui intègrent en plus les revenus financiers et ceux tirés d’autres activités que l’assurance) ont aussi connu une croissance annuelle moyenne de 1 %.
Mais certains types d’acteurs s’en sont mieux sortis que d’autres. C’est le cas des mutuelles (avec une croissance annuelle de 5 % en moyenne) et des généralistes à dominante non-vie (+ 4 %). A l’opposé, les assureurs-vie affichent des revenus en hausse modeste (+ 1 % pour les spécialistes), voire en repli (- 3 % pour les généralistes) dans un contexte de taux d’intérêt bas, qui n’a pas facilité la vente des contrats d’assurance-vie. « Les assureurs non-vie ont affiché une volonté de croissance plus forte », souligne Christophe Angoulvant, senior partner chez Roland Berger.
Deux « champions »
De fait, les groupes, qui ont signé les plus fortes progressions, sont ceux ayant réalisé des acquisitions (comme l’italien Unipol, le britannique RSA, le suisse Bâloise ou l’espagnol Mutua Madrilena) ou poursuivi une politique d’internationalisation très ciblée (comme l’allemand Talanx ou l’espagnol Mapfre).
Les assureurs non-vie ont même fait coup double, puisqu’ils ont dégagé une rentabilité supérieure à la moyenne sur les cinq dernières années. Le rendement des fonds propres (RoE) a ainsi atteint 10 % chez les généralistes à prédominance non-vie et 9 % chez les spécialistes, contre 7 % pour le secteur dans son ensemble. Avec un RoE d’à peine 2 %, les mutuelles – qui n’ont pas d’actionnaires à rémunérer – font toutefois exception. Les assureurs-vie affichent, eux, un RoE moyen de 8 % pour les opérateurs spécialisés, mais de 6 % pour les généralistes.
Les performances des membres du Top 30 restent cependant très loin de celles de deux petits acteurs spécialisés très innovants, l’assureur automobile britannique Admiral ou l’assureur santé sud-africain Discovery, qui conjuguent une croissance et un RoE à deux chiffres. Leur succès consacre, selon Roland Berger, la pertinence de trois innovations : le concept de plates-formes, à l’image des comparateurs créés par Admiral ; les modèles plus orientés clients avec des marques dédiées à des publics différents ; une adaptation de la police d’assurance au comportement de l’assuré, comme le fait Discovery dans la santé.