Le président de la Macif a été l’artisan d’une forte diversification.
Evoquer les années Gérard Andreck à la Macif revient à retracer toute l’histoire du groupe d’assurance niortais, ou presque. Car ce géologue de formation l’a rejoint en 1969, soit neuf ans après sa création, pour y faire toute sa carrière. Le groupe actuel – plus de 9.500 salariés, 5,2 millions de clients et 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires -, dont il est le président pour quelques jours encore, n’a plus rien à voir avec la jeune pousse de l’époque.
En 1997, quand il prend la direction générale de la Macif, après avoir été le directeur de la région Ile-de-France pendant dix ans, la mutuelle est fragilisée. « Le défi, rappelle-t-il, était de redonner du souffle à l’entreprise et de redresser ses fondamentaux techniques et ses fonds propres. La commission de contrôle nous avait imposé d’augmenter nos cotisations deux années de suite, ce qui avait occasionné un problème de compétitivité. Mais la situation s’est rapidement améliorée. »Ce sera l’occasion pour lui de lancer le premier projet d’entreprise.
Ce marathonien hyperactif fera prendre un virage important à la Macif au début des années 2000, en poursuivant et en accélérant la diversification au-delà de l’automobile, de l’habitation et de l’assurance-vie.
De la santé à la banque
« Cela n’allait pas de soi. Tout le monde ne comprenait pas forcément en interne qu’une mutuelle spécialisée dans l’assurance-dommages puisse investir les domaines de la santé et de la prévoyance », se souvient-il. Désormais, le terrain de jeu de la Macif s’étend de l’assurance-santé à la banque. Pour ce faire, elle a multiplié les partenariats, en particulier avec les Caisses d’Epargne, aux côtés de la Maif, ou avec AG2R La Mondiale.
Ce développement tous azimuts connaîtra des destins inégaux. Créée en 2002, Macif Mutualité s’est hissée parmi les dix plus grosses mutuelles santé françaises. Et la Macif nourrit de grandes ambitions pour son pôle santé prévoyance, qui vient d’accueillir la mutuelle du personnel IBM et celle des personnels d’Air France. « Pour un certain nombre de mutuelles d’entreprise, nous sommes visiblement un partenaire convaincant », se félicite Gérard Andreck, évoquant d’autres « contacts intéressants ».
Au rayon des ratés, les déboires de son ancienne filiale Macifilia, spécialisée dans les risques d’entreprise, ont coûté près de 300 millions d’euros à l’assureur. Quant à idMacif, la filiale Internet ouverte en 2008, elle n’a pas rencontré le succès escompté. « C’est un semi-échec, qui nous conduit à revoir son modèle économique », reconnaît Gérard Andreck.
Alors qu’il va aussi passer la main le 1er juillet au Groupement des entreprises mutuelles d’assurances, qu’il présidait depuis 2008, Gérard Andreck va être nommé administrateur honoraire de la Macif. Cet homme de conviction, qui s’est fortement investi dans le secteur de l’économie sociale et promet de le faire encore, via un « think tank », continuera ainsi à participer aux travaux de la mutuelle.