Le groupe devrait choisir entre Humanis et Malakoff Médéric d’ici au 26 juin.
Dans un univers de la protection sociale où les rapprochements se multiplient depuis plusieurs années, tous les regards sont tournés vers La Mutuelle Générale. A la recherche d’un« partenariat de développement structurant » depuis longtemps, la troisième mutuelle santé française pourrait bientôt arrêter sa décision. Comme l’avaient révélé « Les Echos » en mars, elle examine la possibilité de se rapprocher de Malakoff Médéric ou d’Humanis. Son conseil d’administration doit se prononcer sur ces deux options le 26 juin prochain. « Il peut éventuellement y avoir un choix dès la semaine prochaine », indiquait mercredi Patrick Sagon, le président de la mutuelle historique des postes et télécommunications, à l’occasion de la présentation des résultats annuels et d’un nouveau plan stratégique.
Pour l’heure, La Mutuelle Générale ne laisse filtrer aucun indice quant à une préférence pour l’un ou l’autre des deux dossiers. Elle affirme « ne pas avoir de préoccupations d’ordre financier ou informatique ». La recherche d’un partenariat répond à une autre nécessité, comme l’explique Patrick Sagon : « Du côté du développement, nous sommes un peu dans le dur. Notre conquête est un peu difficile parce que les coûts d’acquisition de nouveaux clients deviennent prohibitifs. » Et ce, alors que la prochaine généralisation de la complémentaire santé d’entreprise va venir peser encore un peu plus sur les marges.
Pour La Mutuelle Générale, il serait donc intéressant de s’arrimer à un groupe qui lui « amène des flux qualifiés », par exemple lors des sorties de contrats collectifs. « Il y a une complémentarité logique entre une mutuelle 45, qui a l’expertise en santé individuelle, et un groupe de protection sociale », estime Patrick Sagon, qui met en avant le réseau de 110 agences de sa mutuelle.
Toute la panoplie de l’assurance de personnes
C’est donc la constitution d’un « grand groupe d’assurances de personnes » qui se dessine. « Nous voulons couvrir toute la panoplie de l’assurance de personnes, y compris l’épargne », indique Patrick Sagon. « On s’interroge même sur l’assurance-dommages, en partenariat bien sûr », ajoute-t-il. Et, si la partie s’annonce indécise entre Malakoff Médéric et Humanis, La Mutuelle Générale indique que La Banque Postale, avec laquelle elle a une coentreprise en santé individuelle, « devrait faire partie du paysage du partenariat ».
En 2013, La Mutuelle Générale a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,4 %, à 1,076 milliard d’euros (+ 2,3 % en santé et 2,8 % en prévoyance) tandis que son résultat net a baissé de moitié, à 16,2 millions d’euros, en raison « du poids nouveau de la fiscalité ». Dans son plan stratégique 2014-2016, elle prévoit une croissance de 10 %, un objectif jugé « exigeant mais réaliste » par son directeur général délégué, Stanislas Bressange, et qui passera notamment par un meilleur équipement des clients.
Comme les autres opérateurs du marché, La Mutuelle Générale va porter ses efforts plus particulièrement sur les seniors, les travailleurs non salariés ou les petites entreprises. Alors qu’elle réalise déjà presque 50 % de son chiffre d’affaires sur le collectif, elle a gagné l’an dernier 1.500 nouveaux contrats sur ce segment de marché.