Des cyberattaques qui se multiplient et s’intensifient, des entreprises encore très peu protégées contre ces risques… Les conditions semblent réunies pour favoriser l’essor de la cyberassurance. La venue récente d’AXA sur ce marché occupé par des acteurs anglo-saxons ou américains est une preuve de son potentiel. « Le “cyber-risk” est bien plus important que tout le monde ne l’imagine. Ce sera une grande ligne d’activité dans le futur », affirmait la semaine dernière Philippe Derieux, directeur général délégué d’AXA Global P&C et directeur de la réassurance du groupe, lors d’une rencontre avec la presse. D’après un rapport publié lundi par le Center for Strategic and International Studies, la cybercriminalité coûterait ainsi 445 milliards de dollars par an (327 milliards d’euros) à l’économie mondiale en termes de croissance, d’innovation et de compétitivité.
Une offre pour les PME
De son côté, AXA investit de plus en plus pour sa propre cybersécurité. Les montants qu’il y consacre sont ainsi passés de « 60 à 70 millions d’euros par an il y a quelques années à 100 millions d’euros », précise Véronique Weill, sa directrice des opérations. Alors qu’il propose déjà une offre via AXA Corporate Solutions, sa filiale dédiée aux grands risques, ainsi que des couvertures pour les particuliers et les professionnels en France, l’assureur s’apprête à lancer une solution pour les TPE et les PME. Les volumes de primes sont pour l’instant modestes à l’échelle du deuxième assureur européen – « environ 10 millions d’euros », indique Nicolas Moreau, le PDG d’AXA France. Mais le marché français, qu’il évalue au total à 100 millions d’euros de primes, « se développe assez vite ».
Si les perspectives s’annoncent prometteuses, AXA affirme toutefois « être prudent » dans son approche de ce nouveau marché. D’autant que « nous ne trouvons pas beaucoup de réassurance pour le “cyber-risk” », souligne Philippe Derieux.