Crédit Agricole Assurances entend bien poursuivre sa marche en avant. A horizon 2016, le premier bancassureur européen espère atteindre les 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression de 17 % par rapport à 2013. A cette même date, le résultat net part du groupe est attendu à 1,2 milliard d’euros, contre 1 milliard d’euros l’année dernière. Selon son directeur général, Jérôme Grivet, la filiale d’assurance du Crédit Agricole a des objectifs de croissance « ambitieux pour ses différentes activités ».
En assurance-vie, le deuxième acteur du marché français veut augmenter ses encours de 10 %, à 260 milliards d’euros à l’issue du plan de moyen terme présenté en mars par le Crédit Agricole. « Nous voulons reconduire la performance de ces trois dernières années, ce qui n’est pas anecdotique dans le contexte de taux d’intérêt actuel », estime Jérôme Grivet. Du fait de ces taux d’intérêt très bas, ce n’est en effet pas la capitalisation mécanique des sommes en stock qui permettra de porter les encours à cette hauteur. Autre facteur défavorable, les Français « ont moins de capacité d’épargne, et d’épargne financière notamment », relève Jérôme Grivet. Pour le bancassureur, la croissance viendra alors en particulier de la conquête de la clientèle patrimoniale dans les caisses régionales. « Il y a un potentiel de progression », indique le dirigeant, en se référant au réseau du LCL, où ce segment de clientèle représente déjà plus de la moitié des flux et des stocks. Crédit Agricole Assurances va par ailleurs « tirer parti de l’ensemble des opportunités de l’assurance-vie », et en particulier des deux produits à venir, l’ « euro-croissance » et « vie génération ». Enfin, il veut aussi développer sa part de marché sur les canaux alternatifs, comme BforBank, la banque en ligne du groupe Crédit Agricole.
En dommages, un marché sur lequel les bancassureurs grignotent des parts de marché année après année, Crédit Agricole Assurances table sur une progression de 29 % de son chiffre d’affaires en France d’ici à 2016, à 2,8 milliards d’euros. Sa stratégie est simple : continuer à équiper le portefeuille du groupe Crédit Agricole. Son objectif est de faire passer le taux de détentioninterne des clients particuliers des caisses régionales de 31 % à 40 % et de 12 % à plus de 20 % pour ceux de LCL.
Le bancassureur veut aussi continuer à tirer son épingle du jeu en santé et prévoyance, un secteur en plein chamboulement (loi sur la généralisation de la complémentaire santé, suppression des clauses de désignation). D’ici à 2016, il vise une croissance de 14 % sur la clientèle individuelle, à 1,9 milliard d’euros. Il va aussi s’attaquer au marché collectif. Selon lui, il peut compter sur un atout de taille : le fort taux de pénétration des caisses régionales du Crédit Agricole et de LCL sur le marché des entreprises. Il s’appuiera sur un ou deux partenaires pour la gestion, qu’il choisira après un appel d’offres.