Le Lloyd’s n’y allait pas par quatre chemins mercredi pour qualifier ses résultats annuels. Selon son président, John Nelson, et sa toute nouvelle directrice générale, Inga Beale, ceux-ci ont été« exceptionnels ». A 3,2 milliards de livres (3,8 milliards d’euros), le bénéfice net avant impôt réalisé l’an dernier est le meilleur pour le grand marché londonien de l’assurance spécialisée depuis le record établi en 2009 (3,9 milliards de livres). Le Lloyd’s a fait nettement mieux qu’en 2012, année qui l’avait vu revenir dans le vert avec un profit de 2,8 milliards de livres.
Cette progression tient avant tout au poids relativement faible des catastrophes naturelles l’an dernier, notamment sur le front des ouragans dans le golfe du Mexique. En 2013, celles-ci n’ont coûté au Lloyd’s « que » 873 millions de livres, soit plus de deux fois moins qu’en 2012 (1,82 milliard). L’institution londonienne, qui réunit 91 « syndicats », a été peu exposée au cyclone Haiyan en Thaïlande ou aux inondations et tempêtes en Europe. Avec une charge de 120 millions de livres, les inondations de l’Alberta au Canada auront été l’événement le plus coûteux pour elle. Cela étant, le montant total des sinistres est resté à un niveau élevé : 9,6 milliards de livres l’an dernier, contre 10,1 milliards l’année précédente.
Comme dans le même temps, le Lloyd’s a enregistré une progression de 2,4 % de ses primes brutes émises, à un plus haut de 26,1 milliards de livres, sa rentabilité technique s’est améliorée. Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) est ainsi tombé de 91,1 % à 86,8 % d’une année sur l’autre.
Pour le Lloyd’s, l’un des enjeux sera de « maintenir sa discipline de souscription dans un environnement de plus en plus concurrentiel », explique John Nelson. Le tout alors que la faiblesse des taux d’intérêt pèse sur les revenus tirés des investissements financiers. Il n’en reste pas moins que le Lloyd’s estime être en« bonne position ». Pour Inga Beale, il « a une excellente occasion de se développer au niveau mondial dans les pays qui sont encore sous-assurés tout en ayant un potentiel élevé de croissance de leurs économies ». Comme ses principaux compétiteurs sur les marchés de l’assurance et de la réassurance, le Lloyd’s mise plus que jamais sur les pays émergents. Il réalise déjà près d’un quart de son chiffre d’affaires hors d’Europe et d’Amérique du Nord. Signe de cette internationalisation, il va ouvrir en 2014 un bureau de représentation à Dubaï.