A un jour d’intervalle, BPCE et CNP Assurances ont employé presque les mêmes mots pour évoquer la suite de leurs relations commerciales, après les accords actuels qui s’achèvent fin décembre 2015. « Je suis confiant dans la capacité de nos deux institutions à suivre une démarche de type industriel et commercial. C’est une approche bien meilleure qu’une démarche de type juridique et financière », a déclaré hier Frédéric Lavenir, le directeur général de CNP Assurances, à l’occasion de la présentation des résultats annuels du premier assureur-vie français. Des propos qui font écho à ceux de François Pérol, le président du directoire du groupe BPCE : « Nous sommes confiants : la discussion va s’engager sur le terrain industriel, qui reste le seul qui vaille pour le groupe BPCE, comme pour la CNP » (« Les Echos » d’hier).
Alors que le groupe bancaire a annoncé qu’il ne ferait plus produire les nouveaux contrats d’assurance-vie vendus aux guichets des Caisses d’Epargne à partir du 1erjanvier 2016 par CNP Assurances, mais par sa propre filiale Natixis Assurances, Frédéric Lavenir a assuré une fois de plus qu’ « il y aura un partenariat » à cet horizon. Mais « il ne faudrait pas qu’il soit a minima », a-t-il ajouté.
Aux dernières nouvelles, les négociations n’ont pourtant toujours pas commencé. Si les deux parties ne se sont pas encore mises autour de la table, c’est qu’ils ont une divergence de vue profonde sur le devenir après 2015 des commissions versées par CNP Assurances à BPCE, aujourd’hui versées en échange de la distribution de ses produits dans le réseau de l’Ecureuil. Celles-ci se sont élevées à 848 millions d’euros au titre de l’exercice 2013 pour l’ensemble des produits (épargne, prévoyance, assurance-emprunteur). « Nous sommes dans une posture de négociation globale, a réaffirmé Frédéric Lavenir. BPCE avait une vision moins globale et considérait qu’il y avait un sujet à part sur les commissions. Il est évident que l’ensemble des sujets sont liés. » L’assureur confirme avoir travaillé à des schémas de propositions.
En attendant, il sort d’une année qui montre, selon lui, « la solidité et la capacité d’évolution du modèle CNP Assurances ». Donnant la priorité « à la qualité de sa production », à travers notamment une collecte d’épargne davantage tournée vers les unités de compte, le groupe a vu sa marge sur affaires nouvelles augmenter de 2,5 points, à 14,1 %. Son chiffre d’affaires, lui, a progressé de 4,6 %, à 27,67 milliards d’euros. Le fort redémarrage de l’activité en Italie (+ 85,4 %), ainsi que la croissance du Brésil (certes limitée à 4,9 % en raison de la forte dépréciation du real) ont compensé le repli en France (-1,8 %, à 21,1 milliards) qui tient à une moindre collecte d’assurance-vie en euros. Le résultat net ressort en hausse de 8,3 %, à 1,03 milliard d’euros pour une marge de solvabilité de 302 % (115 % hors plus- values latentes).