En grande difficulté, Banca Monte dei Paschi di Siena pourra au moins compter sur son actionnaire français. L’assureur AXA s’est en effet engagé à participer à l’augmentation de capital prévue par la banque italienne. « Nous sommes prêts à maintenir notre participation en contribuant à la recapitalisation de Monte dei Paschi car nous sommes convaincus que le plan de restructuration sera couronné de succès et nous soutenons l’excellent travail accompli par [les dirigeants de BMPS, NDLR] Alessandro Profumo et Fabrizio Viola », a déclaré Henri de Castries, son PDG, au quotidien « Corriere della Sera » paru hier. AXA détient 3,7 % de la plus vieille banque du monde.
Dans le cadre de son sauvetage public, BMPS s’est engagé auprès de la Commission européenne à augmenter son capital de 2,5 milliards d’euros d’ici à la fin 2014. La banque a adopté lundi la version remaniée de son plan de restructuration, qui prévoit d’ici à 2017 des suppressions d’emplois supplémentaires (8.000 au total), une nette hausse du niveau de rentabilité et le remboursement dès 2014 de 3 milliards d’euros d’aide d’Etat. Le groupe risque la nationalisation s’il ne parvient pas à rembourser l’aide de l’Etat.
Pour réussir, BMPS espère dégager un bénéfice net de 900 millions d’euros en 2017 contre un profit initialement prévu à 600 millions d’euros fin 2015. « C’est un plan de restructuration solide mais nous ne démarrons pas de zéro », a expliqué lundi Fabrizio Viola, le patron de la banque. Selon lui, le nouveau plan se fonde sur des estimations économiques prudentes d’une reprise très modérée de la croissance pour arriver à + 1,4 % en 2017 et à un maintien des taux obligataires italiens à 10 ans autour de 4,5 % par an.
Henri de Castries s’est déclaré « confiant » sur l’Italie en dépit de sa situation économique difficile et des fréquentes turbulences politiques. « Je pense que la meilleure nouvelle des derniers jours pour l’Europe et l’Italie a été la confirmation du gouvernement Letta » à l’issue du vote de confiance de la semaine dernière, a-t-il dit. « En 2013, nous avons investi 2 milliards en obligations italiennes car nous avons confiance dans le pays et dans le gouvernement d’Enrico Letta. »