Comme pour son prédécesseur, la marge de manoeuvre du nouveau patron d’ING pour relancer la croissance en perdition du groupe néerlandais est étroite. Succédant aujourd’hui à Jan Hommen (soixante-dix ans), Ralph Hamers, Néerlandais de quarante-six ans, prend les rênes d’un groupe dont la stratégie va rester sous la mainmise de Bruxelles pour avoir reçu plus de 10 milliards d’euros d’aides publiques en 2009, dont près de la moitié reste à rembourser à l’Etat néerlandais.
Sachant que, par ailleurs, la Commission européenne a interdit à ING de procéder à des acquisitions d’ampleur, l’emploi du temps de Ralph Hamers va avant tout être rythmé par la dernière tranche du programme de cessions d’actifs devant s’achever fin 2018. A cette date, ING devra avoir définitivement tiré un trait sur l’ensemble de ses activités d’assurance et de gestion d’actifs après avoir été un des pionniers de la « bancassurance » en Europe.
Soumis à un calendrier à la précision suisse, les dates butoir fixées par Bruxelles s’échelonnent de fin 2016, pour l’ensemble des pôles d’assurance en Asie et aux Etats-Unis, à fin 2018, pour les filiales d’assurance européennes, l’entrée en Bourse d’une première tranche étant prévue en 2014. Plus restrictifs dans un premier temps, ces délais à rallonge ont été consentis à ING par Bruxelles compte tenu de la conjoncture, peu propice aux cessions.
De fait, la politique de Jan Hommen, qui s’est traduite depuis 2009 par une cure d’amaigrissement sans précédent pour le groupe, ne changera pas d’un iota sur les quatre exercices à venir. Au global, un volant de quelque 23 milliards d’actifs, pour la plupart situés hors d’Europe, a été vendu ces quatre dernières années, dont les filiales d’ING Direct aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni qui s’avéraient des moteurs de croissance.
Fort de 131.000 salariés fin 2008, les effectifs d’ING ont fondu à 83.000 personnes employées aujourd’hui. A l’inverse, stigmate des années de crise qui a disparu, la capitalisation boursière du groupe néerlandais a retrouvé des couleurs pour atteindre actuellement 33,3 milliards d’euros, contre 10,9 milliards début 2009, quelques semaines après la débâcle de Lehman Brothers.