Fini les entrelacs de participations croisées du « salotto buono » (le Salon des affaires) ? Au lendemain de l’annonce de sa perte nette de 180 millions d’euros pour 2012 (en grande partie liée à la dépréciation de sa participation dans Telecom Italia), contre un bénéfice de 81 millions d’euros un an plus tôt, le cours de Mediobanca a progressé hier de 2,4 %. Le marché apprécie ce « grand nettoyage » de bilan. Mais c’est surtout le fait que Mediobanca ait invité Generali à sortir de son pacte d’actionnaires qui a frappé les esprits.
« C’est une décision qui revient à Generali, mais notre recommandation est qu’ils sortent du pacte, ce qui serait plus cohérent et mettrait fin à une participation croisée qui n’a plus de sens », a expliqué le patron de Mediobanca, Alberto Nagel. En clair, la banque d’affaires verrait d’un bon oeil un élargissement de son flottant à 30 % et une réduction du pacte d’actionnaires qui détient aujourd’hui 38 % de son capital, En pratique, le groupe Generali dirigé par Mario Greco a encore jusqu’au 30 septembre pour officialiser sa sortie du pacte d’actionnaires de Mediobanca, à l’instar de l’assureur Unipol-Fonsai. De son côté, la banque milanaise, principal actionnaire à 14 % de Generali, a déjà annoncé son intention de réduire à 10 % sa participation dans le capital de l’assureur. « La mode n’est plus aux participations croisées qui sont source deconflits d’intérêts et de problèmes politiques », explique-t-on aussi au siège.
De son côté, Mediobanca n’a pas caché son intention de sortir du pacte de Telecom Italia en vue de céder sa participation dans Telco à Telefonica ou tout autre acquéreur. En trois ans, la dépréciation de sa participation dans Telco s’est traduite par une perte de 553 millions d’euros dans ses comptes.
Retour aux sources ou cure d’amaigrissement forcée ? Il reste à savoir si Mediobanca, détenue à 8,6 % par UniCredit, aura les mains libres pour mener à bien cette transformation. « Avant d’être une banque, Mediobanca est un holding financier », assurait encore, il y a un an, Vincent Bolloré (actionnaire à 6 %) en qualifiant la banque de « très bonne affaire ».