Comme les parents d’élèves, les assureurs ont étudié de près la réforme des rythmes scolaires. Pour cause : près d’un quart des écoliers passant dès cette rentrée à la semaine de 4 jours et demi, ils vont pouvoir participer à de nouvelles activités périscolaires facultatives qui devront faire l’objet d’une couverture. « Le temps de présence de l’enfant à l’école, et donc son temps de couverture, est rallongé d’une demi-journée supplémentaire, mais nous avons fait le choix malgré tout de ne pas toucher au tarif de notre formule de base », indique Edgar Mathias, le président national de la MAE, le numéro un de l’assurance scolaire.
Dans l’ensemble, les assureurs interrogés par « Les Echos » font état d’une certaine stabilité des prix pour l’année scolaire 2013-2014. « Notre contrat couvrant déjà tous les enfants 24 heures sur 24, il n’y pas d’impact pour nous »,précise Jean-Marie Vallaud, responsable de la branche IARD à la MAAF. « La réforme des rythmes scolaires ne change pas fondamentalement la nature des risques car les activités seront à peu près les mêmes », explique de son côté Julien Callard, responsable du marché dommages et responsabilité civile des particuliers chez AXA France.
Cette rentrée particulière fournit cependant aux assureurs une occasion en or pour insister sur l’intérêt de ce produit. « C’est une des premières protections complémentaires que nos sociétaires achètent en prévoyance », souligne Christophe Rougon, responsable des marchés à la direction marketing et développement de la Macif. Elle n’est pas obligatoire, sauf pour les activités extrascolaires facultatives. « Mais il y a un flou de plus en plus grand, du fait de la multiplication et de la diversification des activités extrascolaires et scolaires, entre ce qui relève de l’école et ce qui n’en relève pas. C’est la raison pour laquelle il est indispensable d’être largement assuré, et la plupart des établissements demandent aujourd’hui une attestation d’assurance », constate Jean-Michel Guiguet, responsable du pôle habitation et vie privée pour les particuliers chez MMA. « Dans les faits, l’assurance scolaire devient donc obligatoire », comme l’explique Jean-Marie Vallaud.
Sur ce marché très concurrentiel, où l’on retrouve aussi bien des assureurs, des banques que des enseignes de la grande distribution (comme Carrefour ou Casino), la MAE met en garde contre « une certaine confusion des offres potentiellement dangereuses pour les familles ». « Les Français ont tendance à croire que la responsabilité civile incluse dans l’assurance habitation suffit à protéger les enfants. Elle les couvre en effet pour les dommages que ceux-ci peuvent causer, mais l’assurance habitation fait supporter une franchise de 75 à 150 euros, ce qui n’est pas le cas avec notre assurance scolaire. La RC liée à la multirisque habitation ne protège en revanche pas les enfants dans le cas d’un accident corporel », martèle la mutuelle, qui traite chaque année plus de 5.000 dossiers déclarés au titre d’une invalidité.