Le secteur bancaire au Royaume-Uni est frappé par un nouveau scandale d’abus de vente. Il n’est certes pas de l’ampleur gigantesque de celui concernant les assurances-crédits, qui a déjà coûté 15 milliards de livres aux banques britanniques, ni même de celui concernant les instruments de couverture de taux d’intérêt vendus aux PME. Mais il devrait toutefois coûter la bagatelle de 1,3 milliard de livres à treize banques et sociétés de cartes de crédit.
Il s’agit cette fois de la vente d’assurances contre le vol de cartes de crédit (30 livres par an par personne) ou contre le vol d’identité (80 livres par an). En gros, le régulateur juge que ces produits n’avaient pas lieu d’être vendus puisqu’il est de la responsabilité des émetteurs de cartes que ces délits ne se produisent pas et d’en assumer les conséquences si c’est le cas. La Financial Conduct Authority (FCA), qui a remplacé l’Autorité des services financiers (FSA), note par ailleurs que les promoteurs de ces assurances ont exagéré les risques pour les faire adopter par leurs clients.
Quelque 7 millions d’entre eux – ayant acquis ou renouvelé 23 millions de polices – sont concernés et vont bientôt recevoir un courrier. Les produits ont été conçus par Card Protection Plan Limited (CPP), qui vendait directement aux particuliers et que la FSA a déjà sanctionné à hauteur de 10,5 millions de livres en novembre dernier. Les banques sont à leur tour touchées par le scandale parce qu’elles ont ensuite servi d’intermédiaires pour proposer les polices de CPP. Si l’on se réfère à sa part de marché dans les cartes de crédit, Barclays devrait être le plus touché par l’amende, avec une facture estimée à 300 millions de livres par certains analystes. A l’heure où la banque est en train de placer uneaugmentation de capital de 5,8 milliards auprès d’investisseurs, c’est un coup dur pour son nouveau patron, Antony Jenkins, qui pilotait Barclaycard quand les méfaits se sont produits.
Toutes les autres grandes banques de réseau du pays sont concernées ( Lloyds, RBS, HSBC, Santander UK), ainsi que Tesco Bank, Morgan Stanley ou le spécialiste des cartes de crédit MBNA.
Le système de dédommagement doit être validé par les clients, à qui un vote sera proposé dans le courrier qu’ils recevront, et approuvé par la Haute Cour de justice. Les chèques de remboursement ne devraient donc pas arriver avant le printemps de l’année prochaine.