Au bord du gouffre en 2008, l’assureur et réassureur XL Group affiche aujourd’hui une performance boursière à faire pâlir d’envie ses concurrents. Ce groupe d’origine bermudéenne, désormais basé à Dublin, a vu son titre s’apprécier de plus de 55 % depuis un an. Le premier trimestre, bouclé sur un résultat net de 350 millions de dollars (273 millions d’euros), deux fois supérieur à celui dégagé un an plus tôt, lui permet d’afficher un bel optimisme. « Nous n’avons pas communiqué d’objectifs spécifiques en termes de résultat. En revanche, nous avions prédit que nos marges s’amélioreraient en 2012 et 2013 »,indique Mike McGavick, son directeur général depuis 2008.
Vent porteur
Comme il l’explique aux « Echos », XL Group (plus de 7,2 milliards de dollars dechiffre d’affaires en 2012) a l’avantage de jouer sur deux tableaux. Il profite actuellement d’un vent porteur sur ses activités d’assurance primaire, en croissance de 12 % sur les trois premiers mois de l’année. « Pour la première fois depuis que je dirige ce groupe, c’est de ce côté que nous voyons le potentiel de croissance le plus important », indique Mike McGavick, qui pousse les feux dans de nouvelles lignes métiers (risques politiques, enlèvement ou assurance responsabilité civile en matière de cybercriminalité, par exemple), au-delà de ses activités traditionnelles de l’assurance de biens et de responsabilité. A contrario, il décrit un « secteur de la réassurance sous pression » : « Cela tient d’abord au fait qu’il y a beaucoup de capitaux dans cette industrie. Par ailleurs, les grandes compagnies d’assurances ont tendance à conserver plus de risques. » Comme ses concurrents, XL Group se tourne toujours plus vers les pays émergents (lire ci-dessous). Mais « nos activités aux Etats-Unis, en Europe et sur le marché du Lloyd’s continuent de grandir », précise son dirigeant. En Europe, l’assureur« régionalise ses opérations », en s’implantant à Lyon ou à Manchester, après une expérience concluante à Barcelone.