L’initiative va faire grincer des dents. En annonçant dès maintenant qu’elle n’augmentera pas les prix de ses contrats automobile en 2014, la Maif prend de court ses concurrents. Jamais, en effet, les assureurs ne s’y prennent aussi tôt pour communiquer sur leurs tarifs. Et surtout, cette annonce tombe alors que se profile la possibilité pour les consommateurs de changer d’assureur quand ils le veulent, ce qui devrait rebattre les cartes sur le marché.
La Maif explique avoir les moyens de faire un tel geste au vu de ses résultats 2012 et des perspectives pour 2013. L’an dernier, elle a pu tripler son résultat net, à 157 millions d’euros – « un étiage élevé que nous n’avions pas atteint depuis longtemps », relève son directeur, Pascal Demurger – grâce en particulier à une forte hausse de ses revenus financiers. Autre élément favorable, la baisse du coût moyen des sinistres en assurance-automobile. « Leconseil d’administration décidera en septembre s’il s’agit d’un maintien ou d’une baisse » précise Roger Belot, le PDG de la Maif. Il ne devrait en revanche pas en aller de même en assurance habitation, dont les résultats sont grevés par l’inflation des cambriolages et des dégâts des eaux.
Le gel des tarifs auto s’inscrit dans une stratégie 2013-2014 qui donne « la priorité au pouvoir d’achat » de ses sociétaires. Cette année, la Maif s’en était déjà tenue à une hausse « contenue » (+ 2 % en auto et + 3 % en habitation).« La mutuelle avait absorbé une partie des coûts afin de ne pas trop charger la barque », explique Roger Belot.
Ses efforts vont aussi se porter sur les jeunes enseignants et les jeunes actifs, qui se verront proposer deux nouvelles offres avec des réductions tarifaires à la clef selon le nombre de contrats détenus. Pour la Maif, il s’agit notamment de profiter du recrutement annoncé par le ministère de l’Education nationale de quelque 43.000 enseignants. En 2012, elle avait gagné 15.000 sociétaires, « un chiffre honorable mais pas exceptionnel », souligne Pascal Demurger. Sonchiffre d’affaires a reculé de 1,8 %, à 3 milliards d’euros, en raison d’un repli de ses encaissements en assurance-vie.