Gras Savoye avait déjà préparé le terrain à l’annonce d’une restructuration majeure. De fait, le projet de réorganisation que le premier courtier d’assurances français présentera les 12 et 13 mars aux partenaires sociaux sera lourd de conséquences pour l’emploi. Il se traduirait par la suppression de 291 postes dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, comme l’a indiqué hier « L’Agefi ». Selon nos informations, ce plan prévoirait aussi la création d’une cinquantaine de postes. Au final, il pourrait entraîner jusqu’à 230 licenciements sur un effectif en France d’environ 2.000 personnes.
Tous les sites devraient être touchés, en premier lieu les deux grandes plate-formes de gestion de Noisy-le-Grand, en Ile-de-France, et d’Ormes, près d’Orléans. Contactée par « Les Echos », la direction de Gras Savoye n’a pas souhaité s’exprimer.
Cette restructuration se justifierait par un souci de compétitivité et le besoin pour le courtier de retrouver des marges de manoeuvre. Cet automne, François Varagne, son directeur général, évoquait « des adaptations nécessaires ».« Nous sommes à un moment où le groupe a besoin de se poser et de réfléchir à sa structure de coûts. Gras Savoye est une entreprise en très bonne situation financière (…). Elle gagne de l’argent, mais en dépense peut-être trop sur certaines fonctions supports », expliquait-il alors (« Les Echos » du 19 octobre 2012).
Le courtier sort d’une année 2012 agitée sur le plan social, avec plus de 160 départs à son siège parisien via des ruptures conventionnelles ou des licenciements non économiques, pour une trentaine d’arrivées, selon des sources syndicales. Cette cure d’amaigrissement intervient alors que Gras Savoye, sous LBO depuis 2009, a confirmé sa stratégie axée sur l’international, ses activités régionales et le développement des assurances collectives. Aujourd’hui actionnaire à 31,8 %, le courtier anglo-américain Willis pourrait monter à 100 % du capital en 2016.