Le géant français de l’assurance-vie s’est distingué l’an dernier. Contrairement au marché, CNP Assurances a réalisé dans l’Hexagone une collecte nette positive de 145 millions d’euros en encaissant plus d’argent qu’il n’a versé de prestations à ses clients. La performance est d’autant plus notable qu’elle était encore négative de 700 millions d’euros à fin septembre. Sans surprise, la situation est très contrastée entre ses deux grands distributeurs. Les Caisses d’Epargne, qui ont privilégié l’épargne de bilan, sont en décollecte nette, tandis que La Banque Postale a « bien résisté » en sortant une collecte nette positive et en faisant mieux que la moyenne sur le plan de la collecte brute (- 5,5 %). Au total, le chiffre d’affaires de CNP Assurances dans l’Hexagone a reculé de 10 % (- 12,9 % en épargne-retraite, mais + 3,2 % en prévoyance-protection). « C’est en France que la résistance du modèle a été la plus notable », souligne Frédéric Lavenir, le nouveau directeur général.
Le chiffre d’affaires global de CNP a reculé de 11,8%, à 26,5 milliards d’euros, du fait d’une baisse marquée de l’activité en Italie. Quant au résultat net, en hausse de 9 %, à 951 millions, il est en ligne avec les attentes des analystes. Ces performances confirment que CNP Assurances a bien « un modèle économique qui marche sur deux jambes », comme le souligne Frédéric Lavenir.
Alors que la France lui apporte 53 % de son produit net d’assurance, le Brésil, son deuxième marché, contribue à hauteur de 36 %, en alliant croissance et rentabilité. Ce pays figure en bonne place parmi les quatre priorités stratégiques fixées par Frédéric Lavenir, qui n’a communiqué aucun objectif chiffré. Déjà associé à la banque Caixa Econômica Federal, CNP Assurances est en quête de nouveaux partenariats de distribution. Il envisage aussi, le cas échéant, des opérations de croissance externe pour grandir encore en Amérique latine.
En France, l’accent est mis sur le renforcement du partenariat avec La Banque Postale et les Caisses d’Epargne. Ce qui se traduira en particulier par un enrichissement de l’offre sur l’épargne haut de gamme, les contrats d’assurance-vie en unités de compte et la prévoyance, des produits aux marges intéressantes. Autre axe de développement annoncé, la prévoyance collective auprès des TPE-PME et du secteur public local. Déjà très présent en prévoyance collective (1,67 milliard d’euros de collecte en 2012), la CNP estime que la prochaine généralisation de la couverture santé d’entreprise lui ouvrira aussi de nouvelles perspectives.
Dans le reste de l’Europe, le groupe veut déployer l’assurance-emprunteur, l’épargne haut de gamme et la prévoyance en modèle ouvert. Selon lui, cela peut notamment intéresser des réseaux bancaires de petite taille ou des facturiers (des distributeurs d’électricité, par exemple). Il chiffre le potentiel de ce marché à 8 milliards d’euros.