Les prévisions faites par les réassureurs lors des Rendez-vous de septembre à Monte-Carlo se sont confirmées. A l’époque, ils ne voyaient pas comment ils pourraient augmenter beaucoup leurs tarifs lors des renouvellements de contrats du 1 er janvier. Malgré le passage entre-temps de l’ouragan Sandy sur New York et la côte nord-est des Etats-Unis, les négociations avec les courtiers et leurs clients assureurs n’ont effectivement donné lieu qu’à des hausses de prix modérées, voire modiques.
En attendant de connaître la tendance pour Swiss Re, c’est SCOR qui s’en sort le mieux avec une hausse tarifaire moyenne de 1,9 %. « C’est légèrement moins bien que l’année dernière, mais cette augmentation reste satisfaisante vu le contexte. Surtout, les prix n’ont baissé sur aucune ligne d’activité », se félicite Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P&C, la division de réassurance non vie qui affiche des primes brutes émises en progression de 9 %, à 2,5 milliards d’euros. En regard, son concurrent allemand Hannover Re a dû se contenter – comme il s’y attendait – d’une hausse minime de 0,5 % des prix et de 1 % des volumes. Munich Ré n’a, lui aussi, pu relever ses tarifs que de 0,5 % en moyenne. Dans 10 % des cas, le numéro un mondial a même préféré laisser un contrat lui échapper quand la rentabilité n’était pas conforme à ses objectifs.
Le contexte, il est vrai, n’était guère propice à une envolée tarifaire généralisée. D’abord, parce que la concurrence est toujours aussi « acharnée », comme le relève Munich Ré. Ensuite, le secteur mondial de l’assurance a connu une année 2012 normale sur le plan des catastrophes naturelles. Sans compter que le marché est de plus en plus fragmenté. Les majorations les plus significatives sont ainsi restées circonscrites aux programmes sinistrés. Sandy a entraîné des majorations importantes aux Etats-Unis : entre + 10 et + 30 % pour les traités touchés chez Hannover Re, + 5 % en moyenne chez SCOR pour la couverture « cat » américaine. Du fait de sinistres exceptionnels en 2012 (naufrage du« Costa Concordia », Sandy), le secteur maritime a également payé plus cher sa réassurance (+ 14,5% par exemple chez SCOR sur les contrats non proportionnels).
A l’abord des renouvellements d’avril, mai et juin, Victor Peignet s’attend à ce qu’ils se déroulent dans des conditions « assez comparables » à celles du 1 erjanvier. Motif de satisfaction pour le groupe français, il est de plus en plus sollicité par les grands assureurs globaux. « Les relèvements de notre notation en 2012 chez les quatre agences qui nous suivent et l’initiative ciblée que nous avons mise en oeuvre dès Monte-Carlo en anticipation des renouvellements ont sûrement joué en notre faveur », estime Victor Peignet.