De plus en plus répandues et parfois systématiquement proposées lors de l’achat d’un ordinateur, d’une machine à laver, d’un billet de spectacle ou d’un voyage, les assurances dites « affinitaires » n’ont pas bonne presse. D’après un sondage réalisé par l’institut CSA pour la Fédération des garanties et assurances affinitaires (FG2A), 70 % des Français disent en avoir une opinion négative. Ils leur reprochent un prix trop élevé au regard des garanties proposées (une opinion partagée par 90 % des 1.029 personnes interrogées). Autres griefs exprimés par l’écrasante majorité des sondés : le manque de transparence de ces assurances et garanties ou les trop nombreuses exclusions prévues par les contrats, qui limitent leur intérêt. Ils sont aussi une moitié à déclarer ne pas bien connaître ces produits.
Ces résultats s’inscrivent dans le droit-fil du dernier rapport du médiateur de la Fédération française des sociétés d’assurances qui signalait une augmentation des litiges autour de ces produits ou de la violente charge de l’UFC-« Que Choisir » contre l’assurance des téléphones portables (« Les Echos » du 19 décembre) . Ils n’étonnent pas non plus le commanditaire de l’étude : « Nous sommes confortés dans notre volonté de développer la filière proprement et de créer un label de qualité pour les assurances et garanties affinitaires »,commente Patrick Raffort, le président de la FG2A, qui regroupe des acteurs très différents (assureurs, courtiers, Orange, la FNAC ou la SNCF, entre autres). Comme prévu, les consommateurs devraient trouver des produits labellisés dès la fin de l’année.
Pour 65 % des personnes interrogées, ces labels permettront d’améliorer l’image de ces produits. D’après ce sondage, ils doivent en particulier donner la garantie d’avoir un niveau d’indemnisation optimisé ou d’un remplacement rapide, des clauses lisibles et transparentes ainsi qu’une offre au juste prix. « Les opérateurs ont tout à gagner en améliorant l’offre, estime Patrick Raffort. Pour que le consommateur achète, il faut qu’il soit convaincu de la qualité des produits. Nous devrions, par exemple, rapidement voir l’apparition de garanties tous dommages, tous évènements. »
L’enjeu est d’autant plus fort que 81 % des Français ont déjà souscrit une assurance affinitaire et qu’ils en détiennent 2,4 en moyenne. Le marché est là, puisque plus d’une personne sur deux trouve intéressantes l’assurance-annulation ou assistance, l’assurance des effets personnels ou les garanties en cas de casse ou de vol. Les assurances liées à la carte bancaire sont, elles, jugés utiles par au moins 80 % des répondants. D’après les estimations de la FG2A, ce marché s’élève déjà à 3 milliards d’euros pour une croissance de 25 % par an. « Si tout se passe bien, il pourrait doubler de taille dans les 4 ou 5 prochaines années », espère Patrick Raffort.