Comme Swiss Re, qui a publié ses estimations dès la fin décembre, Munich Ré chiffre à 65 milliards de dollars (49,5 milliards d’euros) le coût des catastrophes naturelles pour le secteur de l’assurance en 2012. En comptant les pertes non assurées, le montant total des dommages s’est élevé à 160 milliards de dollars, contre 400 milliards en 2011. Sans le passage fin octobre de l’ouragan Sandy sur la côte nord-est des Etats-Unis, l’addition aurait été « très faible » pour les assureurs et leurs réassureurs, a souligné hier le groupe allemand. Cet événement devrait représenter 25 milliards de dollars de pertes assurées, d’après le réassureur, qui insiste sur le degré d’incertitude « considérable »entourant cette estimation.
En Europe, les deux tremblements de terre qui ont frappé l’Emilie-Romagne en mai ont constitué la catastrophe la plus importante, occasionnant 16 milliards de dollars de dégâts. La facture pour les assureurs a été cependant relativement limitée (1,6 milliard).
Au total, le coût des 900 catastrophes naturelles répertoriées reste supérieur à la moyenne des pertes assurées sur la période 2002-2011 (50 milliards de dollars). Mais il reste très loin du montant astronomique atteint en 2011 (119 milliards de dollars), année marquée par les tremblements de terre en Nouvelle-Zélande et au Japon et les inondations en Thaïlande.
Contrairement à 2011, la majorité des dégâts est à déplorer aux Etats-Unis (67 % des dommages économiques et 90 % des pertes assurées). Derrière Sandy, c’est la sécheresse estivale dans le Midwest qui a pesé le plus lourd (20 milliards de dollars). Ce sera même l’événement le plus coûteux dans l’histoire de l’assurance agricole du pays, puisque le programme public-privé d’assurance-récolte devrait prendre à sa charge 15 à 17 milliards de dollars. Pour Torsten Jeworrek, membre du directoire de Munich Ré, les pertes très lourdes causées par les catastrophes climatiques aux Etats-Unis « montrent que des efforts de prévention plus importants sont nécessaires ». « Il serait certainement possible de protéger des conurbations comme New York des effets des marées de tempête », estime-t-il.