En pleine interrogation sur la fragilité du secteur bancaire italien, la première banque d’affaires de la péninsule prépare sa mue. Le conseil de Mediobanca s’est réuni hier, à Milan, pour donner le coup d’envoi à la mise en place de son nouveau plan stratégique pour 2013. Quatre ans après son arrivée à la tête de la banque, Alberto Nagel entend jeter les bases d’un nouveau « modèle d’organisation » qui sera finalisé d’ici à juin 2013. Objectif prioritaire de la banque fondée en 1946 par Enrico Cuccia : réduire progressivement le poids de ses trois grandes participations stratégiques (Generali, RCS Media Group et Telecom Italia) pour se rapprocher d’un modèle plus proche de celui de la banque Goldman Sachs.
Désengagements
« En réalité, notre modèle mixte, fondé sur le conseil et les participations[“equity”] est déjà assez proche de celui de Goldman Sachs. L’objectif est de réduire notre exposition aux participations », indique-t-on au siège de la banque. Dans la foulée de l’entrée en vigueur des nouvelles normes de Bâle III sur la concentration bancaire, Mediobanca va devoir réduire déjà sa part de 13,2 % dans Generali sous la barre des 10 % d’ici à 2018. A elle seule, la participation dans l’assureur représente aujourd’hui 67 % de la capitalisation de Mediobanca, contre 40 % il y a cinq ans. Quant à ses deux autres participations stratégiques, de 14,3 % dans l’éditeur RCS Media Group et de 11,6 % dans Telco (le holding de tête de Telecom Italia), elles seront progressivement réduites « en fonction des contraintes liées aux pactes d’actionnaires ». Pour son dernier exercice clos au 30 juin, la banque italienne a enregistré un résultat de 81 millions d’euros sur un produit net de 1,9 milliard (contre 369 millions de résultat un an plus tôt), après l’impact négatif de 604 millions de dépréciations d’actifs. Mediobanca reste l’une des rares banques italiennes à avoir contenu le poids des crédits à risque dans son bilan (à 540 millions).