La nomination du nouveau directeur général de CNP Assurances entre dans sa dernière ligne droite. Le processus est en effet suspendu à l’arrivée de Jean-Pierre Jouyet, nouveau directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC), actionnaire principal du premier assureur-vie français avec 40 % du capital. Or son entrée en fonction devrait être effective à la fin de la semaine. Ensuite, il restera quinze jours avant le conseil d’administration de la CNP le 26 juillet, qui doit introniser son nouveau patron opérationnel. En attendant, pour pimenter le jeu, un quatrième candidat s’est invité dans la compétition, aux côtés d’Augustin de Romanet, ancien directeur général de la CDC, de Jean-Pierre Menanteau, ancien PDG d’Aviva France et d’Antoine Lissowski, directeur général par intérim de la CNP. Patrick Werner, l’ancien patron de La Banque Postale, se serait en effet déclaré auprès d’Henri Proglio, président du comité des rémunérations et des nominations.
Qui l’emportera ? La réponse réside dans un subtil cocktail qui mélange considérations stratégiques, politiques et humaines. Chacun des candidats peut faire valoir d’indéniables atouts (voir ci-dessous).
L’avis de Jean-Pierre Jouyet
Reste à savoir quel projet industriel les actionnaires de CNP privilégieront. Ont-ils besoin d’un assureur ou d’un politique ? D’un réformateur ou d’un gestionnaire ? L’issue semble d’autant plus incertaine qu’il y a quatre parties autour de la table : l’Etat, la CDC, et les deux réseaux distributeurs des produits de la CNP, La Banque Postale et BPCE. En outre, les membres du comité des rémunérations et des nominations, où siègent notamment Jean-Paul Bailly, PDG de La Poste, et François Pérol, président du directoire du groupe BPCE, peuvent avoir une préférence ou une aversion pour l’un ou l’autre des candidats. Dans ce contexte, la voix de Jean-Pierre Jouyet, réputé fin négociateur, sera décisive.