En proie à de sérieuses difficultés au début des années 2000 avec le dossier de l’amiante et les attentats du World Trade Center, RSA affiche une santé retrouvée. Aujourd’hui recentré sur l’assurance-dommages, le groupe britannique naguère connu sous le nom de Royal & Sun Alliance est en train d’accélérer sa croissance hors du Royaume-Uni, l’un des marchés les plus concurrentiels de l’assurance mondiale. En 2011, ce poids lourd de l’assurance-dommages britannique y avait encore réalisé plus du tiers de son chiffre d’affaires. A terme, son objectif est que ses autres marchés lui apportent plus 70 % de son volume de primes, annonce Simon Lee, son directeur général.
Sans surprise, c’est dans les pays émergents qu’il connaît la croissance la plus rapide (+ 20 % au premier trimestre 2012), suivant le même chemin que la plupart de ses grands concurrents internationaux. En Amérique latine, il est déjà le numéro un au Chili, un marché de choix, le premier assureur privé en Uruguay, et fonde de grands espoirs sur l’Argentine et sur la Colombie. Il détient également de solides positions dans les pays Baltes ainsi que dans l’assurance directe en Pologne. Ses activités asiatiques restent, elles, de taille modeste, mais RSA espère une ouverture du marché de l’assurance automobile au tiers en Chine.
Parts de marché significatives
Comme l’avait souligné l’agence Standard & Poor’s en février, quand elle avait relevé sa note à A+, l’assureur britannique est « bien diversifié » et peut s’appuyer sur « des parts de marché dominantes ou significatives dans la plupart de ses grands marchés matures ». C’est le cas au Canada (18 % de ses primes), où RSA vient de racheter le petit assureur québecois L’Union Canadienne. Ou en Scandinavie,« une région très attractive », selon Simon Lee, même si la croissance devrait y être moins forte qu’au Canada. RSA revendique déjà la troisième place au Danemark et en Suède.
Relancée commercialement en 2006, sa succursale française spécialisée dans les grands risques (dommages aux biens, responsabilité civile, transport, construction, énergies renouvelables) n’est pas loin des 100 millions de livres de chiffre d’affaires qu’elle visait initialement pour la fin 2013. Preuve de ses nouvelles ambitions, elle vient d’ouvrir un premier bureau régional à Lyon.
Pour 2012, Simon Lee table sur une progression du chiffre d’affaires total supérieur à la croissance enregistrée au premier trimestre (+ 5 %).