C’est le seul bémol dans les résultats 2011 de la MAAF. Alors qu’il a connu l’an dernier une croissance « atypique » en assurance-vie (+ 9,6 % en France sur un marché en berne, + 14,7 % en intégrant les activités rachetées récemment en Italie), gagné des parts de marché en auto et en habitation, continué sa progression en prévoyance, le groupe mutualiste niortais a perdu des contrats en assurance-santé.
« C’est un secteur sur lequel nous manquons peut-être de dynamisme », reconnaît Etienne Couturier, son directeur général. A sa décharge, il évoque un marché ultraconcurrentiel avec « de petites mutuelles qui se sont regroupées et sont devenues très agressives commercialement » et la montée en puissance des bancassureurs. Autre tendance défavorable pour la MAAF, le développement des accords de branche vient rogner le marché de l’assurance individuelle. Dans ces conditions, « quand on arrive à garder ses positions, c’est déjà une belle performance », estime-t-il.
L’an dernier, la MAAF a vu son chiffre d’affaires reculer de 0,7 % en santé, à 451 millions d’euros après avoir connu une forte croissance de 2001 à 2009. « Nous mettons un point d’honneur à retrouver une évolution positive », annonce Etienne Couturier, qui compte sur le lancement d’une nouvelle offre. L’assureur attend également beaucoup de l’entrée récente dans Covéa (MAAF, MMA, GMF) de l’Apgis, une institution de prévoyance. Elle doit lui permettre de se développer en assurances collectives, vers les très petites entreprises -l’Apgis s’occupera de concevoir les produits et la MAAF de les distribuer. « Nous allons rapidement être un acteur assez significatif », promet Etienne Couturier sans donner d’objectifs chiffrés.
Au total, le chiffre d’affaires de la MAAF a progressé de 5,3 % l’an dernier pour franchir la barre des 4 milliards d’euros et le milliard d’euros de collecte en assurance-vie. L’absence d’événements climatiques majeurs et la baisse des fréquences en automobile lui a permis de redresser sa rentabilité technique en assurance-dommages.
19 e exercice bénéficiaire
Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) est ainsi redescendu à 98 %, alors qu’il était au-dessus des 100 % les deux années précédentes. La MAAF a bouclé en 2011 son dix-neuvième exercice bénéficiaire d’affilée avec un résultat net de 162 millions d’euros, dans la moyenne des années précédentes. La dépréciation de ses titres d’Etat grecs lui a coûté 182 millions d’euros.