April n’entend pas se contenter d’un chiffre d’affaires en hausse de 1,9 % comme en 2011. Son nouveau plan stratégique, présenté hier, doit lui permettre de renouer avec une dynamique plus vigoureuse. Le courtier et assureur vise une croissance de 10 % par an sur la période 2012-2015, dont 1 % seulement résultera d’opérations de croissance externe. Il a prévu de consacrer en tout 80 millions d’euros à des acquisitions, qui seront donc de petite taille. Après s’être recentré depuis deux ans sur son métier historique de courtage tout en conservant cinq sociétés d’assurances, April affirme être « en ordre de marche ». Il sait qu’il joue gros en 2012, année « d’impulsion » du plan.
Il table sur une croissance plus forte en assurance-dommages (+ 13 % par an en moyenne) qu’en santé et prévoyance (+ 8 %). La rentabilité doit augmenter deux fois plus vite que l’activité, avec un rendement sur fonds propres (RoE) attendu à plus de 15 %. « Nous sommes prudents », insiste Patrick Petitjean, son directeur général, alors que le groupe lyonnais avait dû renoncer à plusieurs des objectifs de son dernier plan.
« Sur les franges de marché »
April restera fidèle à son modèle : « Nous ne sommes pas sur le marché de masse, mais plus que jamais sur les franges de marché », rappelle Patrick Petitjean. Il s’est ainsi positionné en spécialiste du risque aggravé de santé en assurance-emprunteur et s’est taillé des positions importantes sur certaines niches comme l’assurance des bateaux ou en dommages de particuliers à La Réunion. A l’entendre, le groupe veut faire feu de tout bois, de la santé individuelle à la prévoyance professionnelle, en passant par le marché des TPE-PME en assurance-dommages. Mais il n’investira que là où il pourra conquérir des positions de leader, prévient Patrick Petitjean. Il reste en revanche volontairement discret sur les innovations qui l’aideront à se démarquer et à atteindre ses objectifs.
Avec ce plan, April veut également devenir « un groupe de courtage vraiment international » alors qu’il se décrit aujourd’hui comme un acteur « multilocal » présent dans 33 pays. Son développement sera axé sur le marché de « la protection des gens qui voyagent » (touristes, expatriés, étudiants). D’ici à 2015, l’international doit lui rapporter 32 % de sa marge brute, contre 22 % aujourd’hui.
A la suite de ces annonces, le titre April a perdu 3,16 % hier à la Bourse de Paris.