Groupama va bien vendre ses deux filiales Gan Eurocourtage et Groupama Insurances (son activité de courtage au Royaume-Uni) séparément. La direction de l’assureur a précisé vendredi les détails de ces deux opérations lors d’un comité central d’entreprise.
Gan Eurocourtage est le dossier le plus pressant, puisque cette entité pâtit de la notation BBB- de sa maison mère. « Les dégradations successives du groupe par les agences de notation menacent l’activité et les fonds de portefeuille de Gan Eurocourtage et de Groupama Transport. Nous sommes déjà exclus de certains appels d’offres et avons enregistré des résiliations », peut-on lire sur un tract CFDT.
Une dizaine d’offres en lice
La direction envisage aussi bien une cession totale de Gan Eurocourtage qu’une cession partielle, qui ne concernerait que la branche assurance dommages. Les candidats à la reprise de tout ou partie de l’activité ont jusqu’à la fin du mois pour se faire connaître. Une sélection sera opérée début février et le nom de l’heureux repreneur connu début mars.
À ce jour, la direction a indiqué qu’une dizaine de compétiteurs s’étaient manifestés, aussi bien français qu’étrangers.
Et dans le cadre de cette cession, quid des 300 millions d’euros que la Caisse des dépôts est censée injecter dans Gan Eurocourtage sous la forme d’actions de préférence ? La direction aurait indiqué que dans le cas d’une vente très rapide, cette souscription d’actions de préférence pourrait ne pas se faire. Près de 1.300 salariés seraient concernés par cette cession (environ 800 pour l’activité dommages, 300 pour l’assurance transport, 170 pour les assurances collectives de personnes). Par répercussion, la vente de Gan Eurocourtage peut aussi atteindre des salariés qui travaillent pour le compte de cette filiale dans d’autres entités du groupe (au siège, à l’informatique ou à la logistique).
Concernant Groupama Insurances, le calendrier prévoit une sélection du repreneur début avril, qui pourrait être un assureur local ou anglo-saxon.
Mais la cession de ces deux entités ne soignera pas tous les maux de l’assureur, qui vise une marge de solvabilité de 150 % à la fin de l’année. « Les principales difficultés du groupe liées à sa structure d’actifs, dettes souveraines des pays d’Europe du Sud, poche « actions » trop importante, ne sont pas réglées pour autant. La concentration d’une part importante de ces actifs dans le bilan de Groupama Gan Vie nécessitera sans doute des arbitrages à ce niveau », ajoute le tract. Un comité central d’entreprise extraordinaire aura lieu début février. L. F.